Le 14 janvier, le Premier ministre n’a pas trompé les attentes. Les mesures exposées s’articulent autour de quatre axes dont l’application « pourrait se concrétiser par des mesures législatives au printemps prochain ». Premier point, la réforme viserait à « transférer les activités de manutention exercées par les ports autonomes à des opérateurs privés ». Ce transfert « suppose un dialogue préalable […] à la fois avec les opérateurs et les salariés concernés. Personne ne sera laissé sur le bord de la route par la réforme. J’en prends l’engagement », a-t-il expliqué avant d’ajouter que la concertation menée par le secrétaire d’État aux Transports, Dominique Bussereau, prenait immédiatement effet. Deuxièmement, les ports autonomes devront se consacrer « à des missions recentrées autour du développement durable de la place portuaire ». Troisième point, la gouvernance de sept des neuf ports autonomes (Paris et la Guadeloupe exceptés) sera modifiée « en lien avec les collectivités locales et les partenaires sociaux ». Pour terminer, François Fillon s’est engagé dans le cadre de cette réforme à mettre sur pied « un plan ambitieux d’investissement » intégrant une « revalorisation des crédits d’entretiens en tenant compte de la situation des concurrents européens de nos ports ». Aucun chiffre n’a toutefois été prononcé,
Sur le fond, comme dans la forme, l’annonce ne comporte pas de nouveauté par rapport au discours prononcé six mois auparavant par le Président de la République. Comment cette réforme renvoyée après les élections va-t-elle pouvoir se concrétiser? À Marseille, la CGT a immédiatement déclaré son opposition, tout en rappelant qu’une négociation ne pourra être que « nationale, en amont de toute négociation locale porteuse de balkanisation ». De leur côté, les chefs d’entreprises ont salué la mesure en se déclarant prêts à collaborer à sa mise en place. Au Conseil général 13 comme au Conseil régional PACA, à majorité de gauche, le rejet sinon le scepticisme prévalait. Tandis que la municipalité (UMP) applaudissait une annonce qui, pense-t-elle, devrait lui renouveler la confiance des Marseillais.
Réclamée à cor et à cri depuis la terrible grève des agents du PAM du terminal pétrolier en mars 2007, par le patronat local, elle avait été promise dans cette même ville par le président Nicolas Sarkozy le 3 juillet dernier.