Le cours du baril de pétrole brut a atteint 100,09 $ (68,08 €) le 2 janvier aux États-Unis, avant de baisser à 97,63 $ (66,46 €) cinq jours plus tard. Les analystes attribuent ce record a la publication d’une nouvelle baisse des réserves pétrolières américaines sur fond de violence au Nigeria et en Algérie. La Maison Blanche a fait savoir qu’elle n’ouvrirait pas la « réserve stratégique d’urgence des États-Unis » pour faire baisser les prix. De son côté, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) estime ne pas pouvoir intervenir en ce sens, vu que ses 13 pays membres (plus du tiers du pétrole mondial) produisent à leur capacité maximum. Le 7 janvier, le ministre du Pétrole de Émirats arabes unis, Mohammed al-Hamli, a attribué le pic des prix aux tensions politiques et spéculations internationales et non aux fondamentaux de l’offre et de la demande.
Le brut léger américain reste en dessous du niveau record, inflation comprise, de 101,70 $ (69,24 €) en avril 1980 lors de la révolution iranienne, avant de retomber ensuite. Depuis 2000, les cours ont pratiquement triplé par suite de la forte demande de la Chine, de l’Inde et du Brésil. Mais, selon le consultant Macquarie Futures USA, les prix pourraient fortement baisser, car leurs niveaux actuels pourraient entraîner une récession mondiale.
La rigueur de l’hiver et la baisse du dollar pourraient faire descendre à 74,43 $ (50,67 €) le baril de pétrole brut américain dès 2008. Selon une enquête de l’agence Reuters auprès de 37 analystes financiers, cela représente une hausse de 3,94 $ (2,68 €) par rapport au prix moyen de 70,20 $ (47,79 €) en 2007. Un scénario porte sur une hausse du cours moyen à 100 $ (68,08 €) au cours du pic hivernal, puis sur une correction à partir de mars. Les conditions météorologiques constitueront un facteur clé. Le froid sera plus préoccupant que le ralentissement de l’économie américaine.
En décembre 2007, les États-Unis ont demandé à l’Opep d’accroître sa production. Mais pour les analystes financiers, le marché défie toute logique. Certains d’entre eux attribuent la hausse des prix pétroliers à la chute du dollar, qui a atteint des baisses historiques par rapport à l’euro. Dans l’ensemble, ils anticipent un baril de pétrole brut américain à 70 $ (47,65 €) en 2010.