Le reste de la hiérarchie montre, comme chaque année, l’avancée des ports chinois avec des progressions de plusieurs dizaines de millions de tonnes, là où les ports des autres pays asiatiques et européens ne gagnent que quelques millions de tonnes.
La croissance des ports chinois a amené la République populaire (y compris la région autonome de Honk Kong) a constitué le premier ensemble portuaire du monde avec 3,4 milliards de tonnes (Mdt) en 2006. Ces trafics reposent sur les importations de matières premières, les exportations de conteneurs mais aussi sur les flux internes Nord – Sud (charbon, céréales).
Les voisins de la Chine possèdent également des activités portuaires, d’autant plus importantes qu’en dehors de leur puissance exportatrice (conteneurs, machines, voitures…), le Japon (1,6 Mdt), Taïwan (250 Mt) et la Corée du Sud (800 Mt) partagent une insularité (naturelle ou politique) qui les rendent totalement dépendants du transport maritime.
TRAFIC ET POPULATION
Si l’on compare les trafics portuaires aux populations, la Chine ne manutentionne que 2,7 Mt par habitant, contre 13 Mt pour la Corée, 13,4 Mt pour le Japon et 11 Mt pour Taïwan.
La vaste région de l’Asie du Sud-Est (Vietnam, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Indonésie) représente 1 Mdt alimenté par les trafics des principaux hubs régionaux et quelques flux de matières premières. Le sous-continent indien (Inde, Bangladesh, Pakistan, Sri Lanka) est encore dans une phase de sous-développement portuaire (600 Mt) en relation avec la place encore mesurée de l’Inde dans l’économie globale. À noter que le trafic par habitant est de 2 Mt pour l’Asie du Sud-Est et seulement de 0,4 Mt pour l’Asie du Sud.
L’Europe (sans la Russie et l’Ukraine) forme la deuxième région portuaire du monde avec 3,6 Mdt soit 7,3 Mt par habitant. La dépendance envers le transport maritime y est moins importante en raison du vaste marché intérieur que forme l’UE. La principale sous-zone est le Range Nord (tous les ports de Rouen à Hambourg) qui compte 1,2 Mdt. Le Range Sud (d’Algéciras à Gioia Tauro) ne représente que 540 Mt, ce qui s’explique par l’absence de grands flux d’exportations.
LE POURTOUR EUROPÉEN
Les îles britanniques représentent 620 Mt et l’ensemble Scandinavie – Baltique qui voit transiter des produits énergétiques et forestiers, 780 Mt. Plus modestes, l’espace atlantique avec 250 Mt et l’Adriatique – Égée avec 270 Mt.
Le pourtour de l’Europe n’est pas sans importance avec respectivement, 380 Mt pour la mer Noire, 250 Mt pour la Turquie, 180 Mt pour le Proche-Orient, et 100 Mt pour le Maghreb. La faiblesse des statistiques africaines empêche d’avoir une visibilité claire pour cette partie du monde (sans doute de 600 à 800 Mt) de même pour la région du golfe Persique dont les trafics pétroliers ne sont pas comptés (370 Mt).
L’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et les Caraïbes représentent 1,37 Mdt soit seulement 2,7 Mt par habitant. Le Canada et les États-Unis possèdent un transit portuaire modeste de 1,25 Mdt (3,4 Mt par hab), qui témoigne de l’importance des échanges internes et de leur faible contribution au niveau des exportations sauf pour les produits agricoles. Enfin avec 25 Mt l’Australie et la Nouvelle-Zélande affichent un taux record par habitant lié à la faiblesse de la population et aux trafics géants des mines australiennes.