La réunion du 7 décembre avec le président du groupe CMA CGM, Jacques Saadé, et les syndicats d’officiers s’est a priori mal passée si l’on en juge par le communiqué commun à la CGT-Officiers, à la CFDT-Officiers et le Syndicat national des cadres navigants CFE.CGC. Le thème est constant: le surcoût des navigants français et la nécessité d’en réduire le nombre.
Pour CMA CGM, cinq officiers et cinq personnels d’exécution français par navire RIF c’est trop cher. Elle propose 3 + 3 (soit six navigants français). Ferme refus des syndicats. Jacques Saadé propose alors 3 + 3 + 1 (soit sept navigants français). Les syndicats s’en tiennent à leur position: cinq officiers français sur les 15 navires de base et quatre officiers du 16e au 30e navire; l’équipage du Marion devant être totalement français. Une commission paritaire des officiers doit avoir lieu le 19 décembre.
En attendant, les syndicats appellent les officiers à leur faire part de leur opinion. Et la réponse est éloquente: 75 % des officiers français de la compagnie "ont manifesté le désir" de la quitter si la direction maintient sa position de dispersion des officiers. Mettre de l’argent dans les Écoles nationales de la marine marchande comme l’envisage CMA CGM ne lui permettra pas de disposer d’officiers supérieurs expérimentés, car ces écoles ne forment que des futurs lieutenants. Bref, "cette réunion est un échec. Pire, elle a concrétisé l’esprit antinavigants français et antisyndical qui règne dans bon nombre de secteurs et semble-t-il dans celui qui deviendra CMA Ships", conclut-on.
CMA Ship Management est la structure qui, selon la demande déposée auprès de la Securities and Exchange Commission, doit assurer la gestion des navires vendus par CMA CGM à sa filiale Global Ship Lease. Celle-ci devant, quand le climat boursier américain sera meilleur, être introduite à la bourse de New York (JMM du 9-11-2007, p. 4).