Les taux de vracs secs continuent de s’enflammer, et la situation ne devrait pas s’inverser avant la fin de 2008, a indiqué Michaël Drayton, président du Baltic Dry Ltd, lors d’une conférence de presse à Mumbay, a rapporté la chaîne de télévision Bloomberg. "Il n’est pas concevable de défier ainsi les lois de la gravité", a continué le président faisant référence aux progressions vertigineuses des indices de taux de fret au cours des derniers mois. Après avoir subi une crise sévère en 2003, les indices pour les transports maritimes de vracs affichent des pourcentages de hausse à deux chiffres. Le 30 novembre, l’indice Baltic Dry Index s’est établi à 11 039, en hausse de 600 % par rapport à 2003. Et cette hausse ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. En effet, le 3 décembre, un navire de type capesize (80 000 tpl et plus) se négociait à 177 418 $ par jour, en hausse de 2,9 % par rapport au 28 novembre. "Nous avons été trop loin, nous disent les Chinois", explique Michaël Drayton qui espère "que la demande chinoise décroisse lentement." Une chute brutale entraînerait une nouvelle crise, selon Michaël Drayton.
Le président du Baltic Dry Index ne prévoit pas une stabilisation des taux avant la fin de 2008, date à laquelle l’arrivée de navires neufs permettra de voir la flotte augmenter et donc réguler le différentiel entre l’offre et la demande. Une offre plus importante face à une demande stagnante ne résoudra pas tous les problèmes. Les ports doivent aussi participer à l’effort pour permettre un chargement plus rapide des navires. Une des raisons majeures de la sous utilisation des flottes de vraquier actuel tient aux délais trop lents de chargement dans les ports de départ.
Face à ce problème, les opérateurs tentent de trouver des alternatives. Pour les trafics de céréales, certains se tournent vers la conteneurisation, d’autant plus que les flux céréaliers sont plutôt en sens Europe-Asie, vers les pays desservis par ces routes, Afrique du Nord, Moyen-Orient. Ce segment souffre aujourd’hui d’une pénurie de fret. "La solution existe sur le papier, mais comporte certaines difficultés techniques à surmonter, notamment pour les livraisons finales", nous a exposé un courtier.