Les assureurs corps font le dos rond

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Porté par l’explosion du trafic maritime et de la flotte mondiale (progression de 100 % en tonnage et 50 % en nombre de navires en dix ans), le montant total des souscriptions encaissées dans le monde par les acteurs de l’assurance maritime est estimé à US $ 19,64 milliards en 2006, soit une progression de 15,5 % par rapport à l’année précédente.

Durant l’exercice 2006, les primes perçues pour l’assurance des corps ont atteint US $ 5,102 milliards (+ 9,6 %). Sur ce secteur, la Norvège (715 M$), toujours en pleine forme, a supplanté les Lloyd’s (700 M$). Viennent ensuite le Japon (458 M$), la France (389 M$), l’Italie (325 M$) puis les États-Unis (302 M$).

Selon une analyse des statistiques disponibles pour l’année 2006, réalisée par le courtier maritime Cap Marine, les assureurs "corps" n’ont pas été en mesure de rétablir l’équilibre entre les risques, c’est-à-dire les sinistres potentiels et leurs coûts effectifs et de l’autre leur rémunération c’est-à-dire les primes. Aucune hausse significative des taux n’a été observée dans le marché corps, l’an dernier. La concurrence est telle entre les assureurs, avec un nombre croissant d’intervenants sur les principaux marchés mondiaux, qu’ils "font le dos rond", assure de son côté Jean-Claude Mameaux, directeur chez Groupama Transport. Dans les renouvellements de fin d’année, certains ont même accordé des réductions de prime pour les clients disposant des meilleures statistiques. Bref, l’année 2006 a été la pire année pour les assureurs corps depuis 1999-2000 du fait des sinistres majeurs.

Quoi qu’il en soit, les assureurs restent optimistes: "Nous travaillons pour les 50 ans qui viennent", rappelle Jean-Claude Mameaux.

Bons résultats des facultés et succès de l’offshore

Les chantiers navals ont leurs carnets de commandes qui explosent. Au cours des trois prochaines années, la flotte mondiale devrait croître au rythme moyen de 14 % par an en nombre d’EVP et de 13 % en port en lourd, selon un rapport du courtier parisien Barry Rogliano Salles.

En matière de risques liés à la construction navale, l’encaissement mondial s’est amélioré pour atteindre environ 300 M$ par an. Sur les chantiers, une réduction des sinistres en termes de fréquence et de coût a été enregistrée, du fait de l’introduction en 2004 de la clause "JH143 shipyard-risk warranty", de franchises plus élevées pour les navires de croisière proches de 500 000 $, et d’autres initiatives prises en matière de prévention.

Avec un total de 9,962 Md$, les primes pour les facultés ont connu une progression de 9,3 %. Les cinq premiers, dans cette spécialité, sont le Japon (US $ 1,647 milliard), l’Allemagne (US $ 1,431 milliard), les Lloyd’s (834 M$), les États-Unis (810 M$) et la France (782 M$). Le marché des facultés a continué d’attirer des capacités de souscription supplémentaires et un important volume d’affaires.

Les résultats du secteur facultés se sont améliorés ces quatre dernières années, notamment du fait de la diminution des vols de marchandises sur les ports: un effet de la mise en place du code ISPS sur les places portuaires exportant vers les États-Unis, en particulier la clôture des enceintes portuaires. "L’effet 11 septembre a joué. Nos réassureurs nous ont imposé une revalorisation des primes et depuis quatre ans les résultats facultés sont globalement positifs", résume Christophe Delon, responsable facultés d’Allianz. Ces bons résultats ont évidemment attiré de nouveaux entrants, une forte concurrence et donc des baisses tarifaires depuis deux ans. Face à cette situation, la consigne donnée, au congrès Iumi de Copenhague, a donc été de ne pas se lancer dans une guerre des prix et de privilégier le résultat au détriment du chiffre d’affaires. L’Allemagne est le pays qui voit arriver le plus de nouveaux entrants. On y voit même des réassureurs qui se mettent à souscrire comme assureurs directs.

Soutenues par le boom actuel de l’exploration en mer, favorisées par la hausse des cours du brut, les primes perçues pour l’assurance offshore ont bondi de 68,2 % l’an dernier, passant de 1,734 Md€ en 2005 à 2,758 milliards en 2006.

Avec US $ 1,461 milliard, la branche responsabilité marine a gagné 16,9 % sur l’année précédente.

Le marché des P&I Clubs a dû faire face à une hausse significative de la valeur moyenne des sinistres. Une étude montre que les recettes des clubs, exprimées en fonction du tonnage couvert, ont fondu de 5,4 % l’an passé. Les augmentations générales annoncées au cours de l’année 2005-2006 ont été en moyenne de 8,8 %, mais des analystes du marché estiment que les taux de prime ont en réalité baissé de 3 % sur la base du tonnage assuré. Cette baisse serait due, entre autres raisons, à la concurrence intense à laquelle se livrent les P&I clubs pour décrocher des affaires nouvelles.

Face à des sinistres toujours plus coûteux, des responsabilités plus étendues et des perspectives de renforcement de la législation, armateurs et affréteurs pourraient cependant voir leur niveau de primes P&I augmenter au cours des prochains renouvellements.

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