En 2007, les trafics générés par l’Afrique subsaharienne se situeront entre 680 000 et 700 000 EVP (import et export confondus) en hausse de 29 % par rapport à 2005. Ce marché est schématiquement divisé en deux: le "trade" Asie (range Inde/Japon) qui a augmenté de 60 % en deux ans; et le "trade" Europe en hausse de "seulement" 30 %. Le premier représente maintenant 55 % des volumes; le second, le solde. Sans surprise, les exportations africaines sont restées stables. En d’autres termes, les navires arrivent en Afrique pleins et repartent vides à 70 %.
Pour arriver à ces résultats, le groupe a renforcé ses services, augmenté ses capacités de transport et développé la présence commerciale de Delmas au Nigeria et en Angola. Une croissance des chargements d’environnement 30 % sur les deux prochaines années paraît raisonnable pour le président.
DEUX OU TROIS HUBS STRATÉGIQUES EN AFRIQUE DE L’OUEST
Le grand pari des toutes prochaines années est la préparation "terrestre" de l’arrivée des 10 × 3 500 EVP gréés livrables à partir de juillet 2009. Avec un tirant d’eau de 12,50 m, ces unités ne pourront pas faire escale dans tous les ports ouest-africains. Il faut donc trouver deux ou trois "hubs" de transbordement rapidement, a expliqué Alain Wils. Pour ce dernier, un "bon hub" signifie: un tirant d’eau de 12,50, une forte productivité, un très faible coût et la maîtrise par la compagnie de l’activité de transbordement. CMA CGM est donc intéressée par les nombreux projets de terminaux portuaires qui fleurissent actuellement en Afrique, souvent ex nihilo. À ce titre, le groupe peut se retrouver, dans les appels à candidatures, concurrent de ses partenaires et amis comme le groupe Bolloré, a répondu Alain Wils.
Grâce à Progosa, une première plate-forme de transbordement a été trouvée à Lomé, mais l’absence d’un gouvernement au Togo retarde la signature du projet de construction d’un 3e quai. Il reste donc à trouver un ou deux hubs supplémentaires. L’absence, depuis un an, de dragage à Douala agace le président, tout comme l’apparent immobilisme français dans la réforme des ports autonomes. Mais il s’apaise à l’évocation des Aline, Blandine, Caroline et Delphine-Delmas, ces vaillants conbulks livrés en 1986 dont il fut à l’origine. Leur durée de vie a été prolongée d’au moins cinq ans, à la plus grande satisfaction des chargeurs de vracs. Ces navires à tout faire pourront donc saluer la mise en flotte les quatre gros rouliers de 4 000 ml qui viennent d’être commandés, auxquels s’ajouteront très probablement deux options.