Le 30 octobre, la secrétaire d’État aux Transports Ruth Kelly a rendu public un document de 90 pages intitulé "Vers un système de transports durables". Ce rapport constitue la réaction de l’État à deux études publiées l’an dernier: le rapport Eddington sur les infrastructures de transports britanniques et l’étude Stern sur l’impact économique du changement climatique.
Le document du gouvernement adopte en gros la principale recommandation de Sir Rod Eddington, à savoir une planification à moyen terme du transport intermodal "qui regarde 10 à 20 ans à l’avance", afin de mieux élaborer une politique à court terme autrefois centrée sur des projets spécifiques. Ainsi, l’objectif immédiat du gouvernement de réaliser des durées fiables de voyage pour améliorer les performances économiques s’inscrit dans une action à long terme de réduire les encombrements et la pollution des transports.
FINANCER LES DESSERTES FERROVIAIRES PORTUAIRES
En ce qui concerne les ports, le document réaffirme le soutien de l’État à une approche collant au marché, où tout développement nouveau suivra les futures tendances des flux. Il mentionne en particulier les nouvelles installations à conteneurs récemment approuvées "à Felixstowe, Harwich, London Gateway et Merseyside". Il souligne aussi la récente loi sur la réforme de la planification, qui simplifie la procédure de prise de décision sur les futurs grands projets d’infrastructures.
Le document admet également que "la congestion d’un port ou les encombrements des voies d’accès terrestres" peuvent affecter négativement les prévisions de délais de livraison des marchandises et l’environnement. En mettant l’accent sur la nécessité d’un "accès effectif du fret ferroviaire aux ports", il annonce que l’argent public du Fonds pour l’innovation dans les transports sera utilisé pour:
• élargir l’écartement des voies ferrées desservant les ports de Southampton, Harwich et Felixstowe pour l’acheminement de conteneurs de 9′ 6′′;
• réactiver la liaison Mont Olive vers le port de Liverpool;
• améliorer la capacité de la desserte des ports de la Humber et d’Immingham.
Tout en reconnaissant que "le transport maritime est clairement l’un des moyens de transport des marchandises les plus efficaces en termes de carbone", le document rappelle la position du gouvernement britannique en faveur d’une action "forte" et "décisive" pour diminuer les émissions de gaz carbonique, à l’occasion de la réunion de la commission de la protection de l’environnement de l’OMI en mars 2008.
Protection de l’environnement marin
Le projet britannique de loi maritime (Marine Bill), qui devrait être soumis au Parlement début 2008, prévoit un règlement unique sur la protection de l’environnement marin.
Dans son discours du 6 novembre au Parlement, la Reine Elizabeth II indique que son gouvernement “s’est engagé à protéger l’environnement” et que le projet de Marine Bill est à l’ordre du jour. Le Marine Bill, déjà proposé fin 2004, consiste à mettre en œuvre un système permettant le développement du milieu marin tout en assurant sa conservation. Cela concerne la prospection des fonds marins, la pêche, l’énergie éolienne, le transport maritime et la plaisance. Le Marine Bill recommande l’établissement d’une “Organisation de la gestion du milieu marin” pour suivre tous les projets en ce sens dans tout le pays.
Popularité du Marine Bill
Le projet de loi innovante sur l’environnement marin (Marine Bill), très bien accueilli par les milieux britanniques maritime et portuaire, vise à améliorer la conservation et la gestion de l’environnement marin du pays. Il inclut plusieurs changements dans la planification et divers règlements relatifs aux projets de développement portuaire. Le gouvernement y voit une occasion de mettre en marche le développement durable et la protection des ressources de l’environnement marin et côtier.
Le Marine Bill bénéficie aussi de l’engouement populaire. Selon un sondage sur le livre Blanc intitulé “Pour changer la mer” (Sea Change), 82 % des 8 519 réponses reçues y sont favorables. Jonathan Straw, ministre des Affaires marines, paysagistes et rurales, s’est déclaré “très encouragé par ce soutien à nos propositions. Nous nous sommes engagés sur le Marine Bill et un projet de loi est attendu au début de l’an prochain. Aucun autre pays n’a encore tenté une telle approche globale et en rupture totale de la question extrêmement complexe de la gestion de l’environnement marin”.
David Robinson