Les grèves qui paralysent une partie du trafic de la SNCF depuis le 14 novembre ont peu touché les trafics portuaires en France. La part modale du fer est en effet relativement faible dans les pré et post-acheminements portuaires.
À Marseille-Fos, les mouvements ont peu perturbé le trafic. Au nord, à Dunkerque, les principales difficultés sont survenues pour les trafics de minerais. Au QPO (Quai à pondéreux ouest), le trafic s’est interrompu pendant les premiers jours du conflit. Dès le 19 novembre, le trafic a repris avec des aléas. Sea Bulk, le manutentionnaire du QPO, charge habituellement de 12 000 à 15 000 t de marchandises dans les trains par jour, soit quelque 100 000 t par semaine. Si les trains continuent d’être chargés, ils ne sont pas assurés de pouvoir circuler. Les incertitudes se reportent plus chez les clients. Leur système logistique est basé sur un stockage minimum dans les usines. Des risques d’interruption de production étaient à craindre cette semaine. Au Havre, les blocages se sont étalés jusqu’au 16 novembre. La reprise du trafic est cependant difficile avec des attentes aux terminaux, des retards dans l’arrivée des trains et des convois bloqués. Quant au Port autonome de Rouen, la direction assure qu’il n’y a pas eu d’effet particulier de la grève SNCF sur l’activité du port sauf sur le secteur céréalier. Ils ne peuvent utiliser certaines voies, même avec un opérateur privé. À Rouen, devant l’annonce du mouvement et des prévisions que le mouvement pourrait durer, les céréaliers ont anticipé en remplissant leurs silos. Un autre élément, exogène, minimise l’impact de ces grèves: le coût de transport élevé des céréales à l’export ralentit l’activité.