Un simulateur high-tech pour la formation des portiqueurs

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L’impression est saisissante. Malgré les images numérisées à partir de photos, l’effet de l’écran géant parabolique ajouté aux mouvements des six vérins qui animent la cabine, donne la sensation d’un portiqueur au travail suspendu à des mètres de hauteur. "Beaucoup des gars expérimentés qui s’y sont essayés, le reconnaissent", explique Patrick Chemineau, responsable du Centre international de formation aux outils portuaires (Cifop).

UN INVESTISSEMENT DE 1,8 M€

Spécialisée dans les cabines de simulation (air, espace), la compagnie américaine Global-Sim a développé pendant plusieurs mois la formule pour le PAM. Le projet de ce simulateur de conduite d’engins portuaires de dernière génération, unique en Europe, a été lancé il y a quatre ans. Alors que le statut des portiqueurs sur des terminaux publics/privés commençait à faire débat à Marseille. La décision n’était pas mince. Le coût de l’installation, bâtiment compris, située à la Fossette revient, en effet, à 1,8 M€.

Plus que la prouesse technologique de ce système de huit projecteurs en 3D qui projettent sur une parabole de 7 m de large, les images de synthèse reproduisant des dizaines de scénarios de travail, il apporte une véritable révolution dans la formation dispensée au grutier et portiqueurs. Jusqu’à présent, celle-ci était effectuée sur le tas, "par compagnonnage". Intégré dans une équipe, le postulant apprenait le métier en six mois. Aujourd’hui, moins d’un mois suffit grâce au simulateur qui reproduit le fonctionnement de cinq engins différents, restitue les conditions météorologiques comme la pluie, le vent ou la houle et de s’exercer sur plusieurs types de navires tels que barge, cargo, vraquier ou de marchandises comme des conteneurs, des caisses ou du vrac. "Ce centre permet de transmettre des savoir-faire de manière exhaustive et de confronter les apprentis conducteurs à des situations réelles de travail comme celle d’un incident, impossible à reproduire autrement que par des moyens virtuels", indique le responsable du centre.

DES PROCÉDURES DE CONDUITE NORMALISÉES

Outre le gain de temps dans la formation, le PAM s’assure l’homogénéisation et la normalisation des procédures d’une profession sensibilisée à la productivité et à la performance. Intéressant quand on sait que Marseille-Fos ne brille guère par le nombre de conteneurs traités à l’heure. Les 140 portiqueurs (dont 40 à l’Est) et 20 à 30 grutiers de Marseille-Fos, tous agents du PAM, connaîtront une période de stage de quatre jours au Cifop.

Si les syndicats n’ont pu rien dire sur cette formation qualifiante, c’est avec regret qu’ils observent la fin de l’ère du compagnonnage. Ils sont d’ailleurs en négociation serrée sur la semaine d’exploitation en réel qui sanctionne la fin de formation. Ils entendent conserver le principe de l’adoubement de leurs pairs.

L’international inscrit dans le nom du Cifop dit de la prétention du PAM dans le domaine. Interrogés, ses dirigeants se montrent moins diserts: ils évoquent un contrat qui pourrait intervenir avec un constructeur européen de portiques pour la formation à la conduite de leurs engins et des touches sur d’autres ports (notamment africains). On n’en saura pas plus. La capacité de formation du centre est de 150 à 200 personnes à l’année. Pour l’instant, son carnet est plein jusqu’en janvier 2008. Le Cifop organisera des sessions pour des clients externes au PAM comme l’armée française qui a quelques besoins, notamment à Djibouti. Le coût d’une session de formation est estimé aux environs de 8 000 € à raison de 400 €/jour.

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