Le week-end s’est déroulé comme une pièce en trois actes. Premier acte, le rideau s’ouvre sur le Bay Bridge de San Fransisco lorsque le porte-conteneurs Cosco-Busan s’est éventré le flanc bâbord, par temps de brouillard, le 7 novembre en quittant le port de Long Beach. Si le pont demeure intact, le navire a laissé échapper plus de 220 000 l de fioul dans la baie. Les premières conclusions, qui ne sont pas encore confirmées par les autorités américaines, attribuent cet abordage à des causes techniques, l’équipage ayant subi des tests d’alcoolémie et de détection de drogue qui se sont révélés négatifs. Plusieurs kilomètres de plages sont menacés par la pollution.
Le second acte s’est déroulé en Manche au large de Barfleur. Le Teos, navire sous pavillon de Saint-Vincent et Grenadines, est signalé en dérive par le Cross Jobourg. Il transporte 6 370 t de céréales d’Anvers vers la Sierra Leone. Le remorqueur Abeille-Liberté, qui a appareillé dès le début du week-end en raison des coups de vent violent attendus, se rend immédiatement sur site. Le navire est en panne de propulsion. Le 10 novembre, à 9 h 00, le préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord met en demeure le capitaine du navire, de nationalité russe, et l’armateur, la société turque Troy Shipping, de faire cesser le danger. L’armateur donne aussitôt son feu vert pour le remorquage du navire vers le port du Havre. Et le 10 novembre au soir, le Teos y accoste.
23 DISPARUS EN MER NOIRE
Le troisième acte n’a pas été aussi heureux. Il se déroule en mer Noire, dans le détroit de Kertch, entre les côtes russes et ukrainiennes. Un coup de vent violent a causé de nombreux naufrages. Selon le ministère russe des situations d’urgence, 34 marins ont pu être sauvés et 23 sont encore portés disparus. Parmi les navires qui ont coulé, le Volnogorsk transporte 2 400 t de soufre. Ce navire est entré en collision avec le pétrolier Kovel, qui transporte aussi du soufre. Le Volgoneft-139, pétrolier de la compagnie Volganeft, s’est brisé en deux avec 4 700 t de mazout, dont 1 300 t se sont répandues en mer. Et le Volgoneft-123, du même armement, a subi des dommages dont une fissure sur sa bordée. En Russie une enquête est diligentée par le parquet russe des Transports pour pollution de la mer. Cette procédure doit déterminer les conditions dans lesquelles les commandants de bord et les responsables portuaires ont agi lors d’une violente tempête.