"Nous allons réhabiliter le transport fluvial et maritime"

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Lancé le 7 juillet par Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables, les groupes de travail du Grenelle de l’environnement ont, finalement, proposer 30 mesures en faveur du développement durable. "Le Grenelle n’est pas une fin, c’est un commencement", a indiqué le président de la République dans son discours de présentation. Il a souhaité que les mesures préconisées par les groupes de travail soient reprises par chaque membre du gouvernement. "En tant que chef de l’État, vos propositions, je les fais miennes, je les porterai et je les mettrai en œuvre", a-t-il continué.

Ce Grenelle de l’environnement a touché de nombreux sujets dont les OGM et le nucléaire qui ont défrayé la chronique. Les 30 propositions sont regroupées sous quatre chapitres: la lutte contre les changements climatiques, la santé et l’environnement, la préservation de la biodiversité et l’instauration d’une démocratie écologique.

LE RECUL DU "TOUT-ROUTE"

Sous le premier chapitre, une partie est consacrée aux transports et notamment au fret. En soulignant la révolution dans la méthode de gouvernance du pays, Nicolas Sarkozy a tout de suite donné le ton: "La priorité ne sera plus au rattrapage routier, mais au rattrapage des autres modes de transports." Une manière élégante pour passer les infrastructures routières au second plan des priorités de l’État. Il a été plus loin en affirmant que "nous allons réhabiliter le transport fluvial et maritime. La France dispose d’atouts formidables. Je vous propose un plan d’investissement dans les liaisons fluviales qui retirera des routes un million de camions en plus d’ici à 2020. Et je m’engage à redresser nos ports pour que les marchandises entrent enfin par les ports et non plus simplement par les routes". Des promesses qui ne sont pas tombées dans l’oreille de sourds.

Concrètement, les mesures préconisées par les "sages" du Grenelle de l’environnement, en matière de transport de fret, s’efforcent d’accentuer la part des modes de transports alternatifs.

DES AUTOROUTES DE LA MER…

Pour le fret maritime et fluvial, le programme préconisé par le groupe de travail du Grenelle de l’environnement consiste à favoriser ces modes de transport. Il réitère son soutien à la création de deux autoroutes maritimes sur les façades atlantique (France-Espagne) et méditerranéenne (France-Italie et France-Espagne). Pour le fluvial, il est proposé de lancer la construction du canal Seine Nord Europe pour 4 Md€ avec l’objectif de reporter 4,5 Md t/km de la route vers le fleuve. De plus, ce plan propose de préparer le débat public de la liaison Saône/Moselle par un comité de pilotage à mettre en place par VNF. Enfin, un plan d’aide à la modernisation de la batellerie est également prévu.

… AUX AUTOROUTES FERROVIAIRES

Concernant le fret ferroviaire, le groupe de travail propose, d’abord, une augmentation de 25 % de la part du fret ferroviaire d’ici 2012 avec la libération de sillons au profit du fret et de nouvelles lignes dédiées en priorité au fret. Ensuite, la promotion du transport combiné avec la mise en place de trains longs sur les deux axes Nord/Sud, le développement des capacités sur l’axe atlantique après la mise en service de la ligne LGV SEA (ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique) entre Tours et Bordeaux, l’ouverture des sillons aux opérateurs du combiné et le renouvellement du système d’aide au combiné. Le troisième volet des mesures doit permettre la création d’autoroutes ferroviaires: il est prévu la "suppression à terme des trajets routiers longue distance (> 500 km) des camions en transit, en particulier le trafic international". Ainsi, le programme des autoroutes ferroviaires verra la mise en place des deux premières grandes lignes Nord/Sud-Ouest et Nord/Sud-Est. L’objectif annoncé à l’échéance 2020 est de transférer 2 millions de camions soit environ 50 % du trafic. L’expérimentation se fera sur la ligne Perpignan/Luxembourg.

Pour cela, 50 M€ de financement public seront consacrés aux infrastructures et 5 M€ aux plates-formes de fret. De plus, il est prévu une mobilisation d’un prêt long terme (800 M€) pour l’achat de matériel adapté. Enfin, le projet CAREX (TGV fret), prenant en compte les engagements de La Poste, sera soutenu.

Outre ces dispositifs incitatifs en faveur des modes de transport alternatifs, il est prévu la mise en place de taxes pour l’utilisation du réseau routier non concédé.

Au final, le Grenelle de l’environnement a beaucoup répété ce qui est engagé depuis des années, à l’image des autoroutes de la mer et des liaisons fluviales. Le gagnant en la matière apparaît être le ferroviaire. Si, lors de son discours, Nicolas Sarkozy a fait mention des ports, le groupe de travail n’a pas souhaité faire apparaître la dimension portuaire dans le document final.

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