Le papetier UPM-Kymmene revoit sa copie

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Le transport de papiers neufs et recyclés par voie fluviale entre la région parisienne et Rouen prend progressivement forme. L’un des leaders mondiaux de l’industrie papetière, le groupe finlandais UPM-Kymmene, qui produit chaque année 345 000 t de papiers neufs dans son usine UPM Chapelle-D’Arblay à Grand-Couronne (Seine-Maritime), explore cette voie depuis plusieurs années, en partenariat avec la région Île-de-France. En effet, le Syctom (Syndicat intercommunal de traitement et de valorisation des déchets ménagers), qui gère les déchets de 85 communes de l’agglomération parisienne, cherche à encourager le report modal du routier vers le fluvial pour limiter les encombrements à la sortie de ses centres.

Actuellement, l’usine se fournit en papiers recyclés (1 300 t/jour) principalement par la route. Mais elle cherche à faire passer l’approvisionnement par voie fluviale de 25 000 t en 2006 à 40 000 t en 2008.

Un investissement de 13,68 M€

En 2005, UPM-Kymmene a projeté la construction d’un automoteur ro-ro de 128 m de long par 11,4 m de large pour transporter 60 caisses mobiles autoportées entre les ports d’Évry et de Gennevilliers et son site de Grand-Couronne. Afin de s’adapter aux différents types de conditionnement des papiers, deux types de caisses ont été prévus: caisse à rideaux coulissants et caisse à fond mouvant. À raison d’une rotation par semaine, le bateau devait acheminer sur Rouen 1 500 t de papiers à recycler collectés par le Syctom: 36 caisses placées sur le pont supérieur en provenance d’Évry, 24 placées sur le pont inférieur en provenance de Gennevilliers. En retour, l’usine Chapelle D’Arblay devait alimenter les deux ports en bobines de papier neuf, soit un trafic global d’environ 160 000 t par an. UPM-Kymmene avait estimé le montant des investissements à 4,6 M€ pour l’automoteur, 3,850 M€ pour les 125 caisses mobiles, 2,6 M€ pour les rampes portuaires et 2,6 M€ pour le stockage, soit un total de 13,65 M€.

Dans l’attente de la finalisation du projet et de la mise en route d’un trafic roulier annoncé pour fin 2007, UPM-Kymmene avait mis en place une solution transitoire. Depuis janvier 2005, un automoteur affrété par la SCAT (Société coopérative artisanale de transport) achemine les papiers recyclés depuis les ports de Nanterre et Gennevilliers vers Grand-Couronne. Pour faciliter les opérations de chargement et de déchargement, cette unité est dotée d’une pelleteuse embarquée, elle-même équipée d’une pince grillagée spécifique. "Ce système permet de limiter l’envol de papiers, une importante préoccupation du groupe UPM-Kymmene", précise André Poiret, responsable des projets logistiques pour l’Europe de l’Ouest. À raison de trois allers-retours par quinzaine, le Constance-G (70 m × 8,5 m capacité de 450 à 500 t) achemine 30 000 à 35 000 t de papiers par an. "Pour nous, le coût de transport est sensiblement équivalent à la route. Par ailleurs, nous estimons que le fluvial va être amené à se développer notamment avec la mise en place de taxes environnementales", pointe René Poiret.

En attendant l’automoteur

Mais qu’est devenu entre-temps le projet d’automoteur ro-ro? Chez UPM-Kymmene, on ne souhaite pas communiquer pour le moment. Il aurait été repoussé. Néanmoins, l’industriel devrait lancer vers fin 2007-début 2008 un trafic intermédiaire de bobines de papiers neufs/papiers recyclés entre Bonneuil-sur-Marne (Port autonome de Paris), Gennevilliers et Grand-Couronne. Un automoteur, ou une barge, affrété pour une durée de trois ans emporterait une trentaine d’unités de transport intermodal de 45′ à rideaux coulissants gerbables similaires à un semi-remorque tautliner. Ce serait une première en matière de transport fluvial, es unités étant habituellement réservées au transport maritime à courte distance. Sur le bassin de la Seine, seuls les 45′ box normaux sont utilisés pour les transports à destination de l’Irlande. Le trafic global avoisinerait alors les 120 000 t par an. Le choix s’est porté sur le port de Bonneuil, car il dispose d’un terminal conteneur, tandis qu’Évry dispose d’un quai et d’une rampe ro-ro colis lourd, sans engin de manutention pour conteneurs.

Cette solution intermédiaire pourrait être un moyen pour UPM-Kymmene de tester la pérennité du trafic avant se lancer véritablement dans la construction d’un automoteur ro-ro.

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