CFT: la double coque, sinon rien

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La barge citerne SM9, mise en service ce mois-ci au Havre par Mahieu SA, une filiale de la Compagnie fluviale de transport (CFT), répond aux nouvelles exigences de sécurité des industries chimiques en matière de transport fluvial: la double coque. Construite sur les chantiers De Kaap à Meppel aux Pays-Bas, la barge SM9 (68 × 11,4 m) est équipée de cinq cuves cylindriques d’une capacité totale de 1 600 m3. Elle vient remplacer deux barges de 860  m3 qui opéraient entre Rouen et Le Havre pour des transbordements directs, du brouettage entre les raffineries et les navires ou entre les raffineries et les stockages. "Nous avons des barges simple coque en superbe état, mais après les naufrages de l’Erika et du Prestige nos clients préfèrent perdre du business plutôt que de prendre des risques", explique Thierry Mahieu, directeur d’exploitation de Mahieu SA.

Anticiper sur la réglementation

Même si elle ne transporte pas de matières classées comme dangereuses, la SM9 est équipée d’une double coque. Stéphane Fortrye, de la direction commerciale de CFT, l’un des leaders nationaux du transport fluvial (10 Mt transportées en 2006), souligne que "quasiment tous les bateaux que nous construisons pour les transports en citerne sont à double coque. Sur la Seine, la première mise en service date de juin 2004. C’est parfois une obligation légale, comme pour le fioul lourd au-delà de 600 t ou une exigence du client. Cela peut aussi être une manière pour l’armement d’anticiper sur une réglementation. Par exemple, le biodiesel n’est pas classé comme une matière dangereuse, mais pourrait le devenir".

Autre spécificité de la SM9: les cinq cuves cylindriques (320 m3 chacune) sont en acier inoxydable et bénéficient d’un système de réchauffage très novateur qui facilite leur nettoyage. Il permet alors un gain de temps pour l’affréteur qui devra alterner chargement de produits chauds (paraffine, oléfine, additif) et de produits classiques (carburants, huiles de base). Exit donc les serpentines de réchauffage à l’intérieur des cuves, place à une double peau soudée au fond de la cuve. "Ainsi, les calories nécessaires au maintien d’une température de 60 à 90 oC sont apportées par l’extérieur. Ce système permet également de supprimer les risques de passage d’eau dans la cargaison en cas de percement d’un serpentin. Enfin, le fluide caloporteur injecté par deux chaudières permet une grande précision dans le maintien de la température."

En lançant la barge SM9 – un investissement de 4,5 M€ –, la CFT a fait un vrai pari sur l’avenir, estimant que l’offre créera la demande. "Pour l’instant, les volumes de produits à maintenir en température ne sont pas suffisants, nous devrons donc trouver un complément de chiffre d’affaires avec des produits classiques qui ne nécessitent pas de réchauffage", explique Thierry Mahieu.

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