Le premier port français pour les bois et les pâtes à papier

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Le quai de Chef de Baie et ses terre-pleins sont réservés en priorité aux produits forestiers. Long de 580 m, avec 14 m de tirant d’eau, il dispose de trois postes, dont un poste ro-ro qui peut accueillir des navires jusqu’à 180 m de long pour 32 m de large, et d’un tirant d’eau de 9 m. La surface de stockage est importante avec 28 360 m2 de hangars, 50 400 m2 de terre-pleins en première zone, 15 600 m2 de terre-pleins au poste ro-ro et 263 100 m2 de terre-pleins en seconde zone. Le quai est servi par cinq grues, dont une grue mobile de 64 t. Il arrive que la pâte à papier doive être débarquée au môle d’escale quand les postes de Chef de Baie sont tous occupés. Des bobines de papiers sont déchargées au bassin à flot.

Une bonne année pour les grumes

Deux opérateurs principaux travaillent sur les produits forestiers, le groupe Bolloré avec Delmas La Rochelle et Cogema et Maritime Kuhn avec Fast. Delmas La Rochelle est spécialisé dans les bois. "Nous importons des grumes, des bois débités, des placages et des contreplaqués, indique Ilyasse Aksil, directeur des agences du groupe Bolloré à La Rochelle. Les grumes sont de plus en plus transformées dans leur pays d’origine. Paradoxalement, nous connaissons une forte augmentation des entrées de grumes en 2007. Ceci est lié au ralentissement des achats par les Chinois. Ceux-ci ont surstocké et ils se sont arrêtés, momentanément. Comme les stocks en Europe étaient bas et qu’il y avait une forte demande en France, nous avons cette augmentation conjoncturelle." Le manque d’approvisionnements a provoqué ce rattrapage. Les grumes viennent essentiellement d’Afrique (Gabon, Cameroun, République démocratique du Congo, République centre africaine, Angola, São Tomé). Les bois débités viennent pour un tiers d’Afrique. Les autres viennent de Scandinavie ou du Canada et sont, pour moitié, des résineux. C’est une activité stable qui tourne autour de 210 000 m3 depuis plusieurs années. Les placages remplacent en partie la diminution des importations d’okoumé. En 2006, ils ont représenté 145 000 m3 (il faut 2 m3 de grume pour faire 1 m3 de placage) et ils devraient atteindre 190 000 m3 en 2007. Les contreplaqués, d’origine nordique, tournent autour de 30 000 à 40 000 m3. C’est une activité stable. Au total, les bois représentent 500 000 à 600 000 m3 par an sur le port.

La concurrence d’Anvers

Les entrées de pâtes à papier se partagent entre Cogema et Fast. Avec 500 000 t par an, La Rochelle est le premier port français pour ce trafic. "Nous importons des pâtes d’Indonésie, du Portugal, du Brésil, du Canada et du Chili, explique Ilyasse Aksil. Nous sommes confrontés à la concurrence féroce des ports du Nord. Les pâtes sont un produit qui supporterait une logistique terrestre depuis Flessingue ou Anvers. Par rapport à une destination comme Rhône Alpes, ils sont aussi bien placés que nous. Et la décision de la SNCF de ne plus prendre de wagons isolés ne va pas faciliter les choses. Nous ne nous avouons pas vaincus pour autant. Mais cette décision brutale, prise sans concertation risque de condamner les ports moyens à long terme."

Cogema prévoit de faire environ 300 000 t cette année. Les destinations principales sont Rhône Alpes, et dans le Sud-Ouest Cognac, Bergerac, Brive-La-Gaillarde, la Charente, la Dordogne, mais aussi l’Espagne et Le Mans. "Avec l’hinterland du port, les pâtes à papier oscillent autour de 500 000 t, confirme François-Georges Kuhn, le directeur de Fast, nous ne ferons jamais 1 Mt. C’est un marché très concurrentiel qui fluctue en fonction des négociations commerciales et de la guerre des prix. En général, nous assurons 60 % du trafic de pâtes du port. Les produits viennent du Chili, d’Argentine et du Brésil."

L’agence est prestataire de service pour ses clients. Elle décharge, stocke et relève la marchandise. Comme les usines travaillent en juste à temps, le séjour des pâtes sur le port est plus court. Jusqu’ici les agences louaient les hangars au port à la quinzaine. Le port autonome a voulu louer les espaces à plus long terme, lancé un appel à projets. Du coup, des contrats de deux ans ont été mis en place et les hangars se partagent aujourd’hui entre le groupe SDV et Kuhn sur Chef de Baie. Pour pérenniser le stockage des pâtes, Fast a un projet de construction d’un hangar de 7 400 m2 pour 2009.

À côté des produits forestiers, les deux groupes concurrents se partagent d’autres trafics comme celui des éoliennes ou des colis lourds. Fast a un trafic de produits sidérurgiques: fer à béton, barres d’acier et tôles. Maritime Kuhn, c’est aussi Manuroc, agence qui prend en charge des importations de clinker, essentiellement pour Ital Cementi, à raison de 200 000 t à l’année.

La décision de la SNCF de ne plus acheminer de wagons isolés met aussi Fast en difficulté: "Ce que la SNCF appelle wagon isolé, c’est un nombre de wagons en dessous de 21, explique François-Georges Kuhn. Nous nous battons pour rouvrir une ligne vers le Rhône-Alpes, mais les conditions posées par la SNCF le rendent impossible. Ils veulent qu’on leur garantisse un nombre régulier de trains complets sur l’année, ce qui ne fonctionne pas avec le marché des pâtes à papier." Résultat, ce qui aurait dû partir par rail vient encombrer les routes. Pendant ce temps-là, Anvers peut envoyer des trains complets vers la région Rhône-Alpes. On marche sur la tête…

Conteneurs: un objectif de 50 000 EVP

Les trafics de conteneurs sont très modestes sur le port de La Rochelle avec un équivalent autour de 5 000 EVP annuels. À fin août, 1434 conteneurs de bois avaient été débarqués et 2317 de marchandises diverses. La ligne feeder Arc Atlantique (Bordeaux, La Rochelle, Nantes/Saint-Nazaire, Le Havre, Dunkerque), avec le CEC-Star de CMA CGM ,a transporté 6 318 EVP en 2006. Le port veut consacrer le quai de Chef de Baie 1 et 10 ha au stockage des conteneurs avec comme objectif d’atteindre 50 000 EVP par an.

Croisières, un retour à la normale

En 2007, 24 escales de paquebots ont été programmées pour 21 000 passagers. La première escale a eu lieu le 24 mars et la dernière aura lieu le 26 décembre. En 2006, La Rochelle avait accueilli 35 paquebots et 35 000 passagers, mais c’était une année exceptionnelle. 2007 revient dans la fréquentation habituelle du port.

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