Les exportations de céréales et d’oléagineux oscillent entre 1,8 Mt les mauvaises années et 2,5 Mt les meilleures, soit bon an mal le tiers du tonnage du port autonome. L’activité dépend des conditions climatiques et des prix du marché qui vont orienter l’export vers l’Europe ou les pays tiers.
Les grains sont chargés sur deux sites principaux. Le premier, le quai Modéré Lombard, est le site de chargement de la Sica Atlantique. Long de 600 m, il offre trois postes à quai. Il est pour moitié creusé à − 9 m et pour l’autre à − 14 m. Les silos de la Sica Atlantique ont une capacité de stockage de 270 000 t; ils sont directement connectés au quai par une bande transporteuse et deux portiques de manutention. Second site, le silo de la Socomac (Groupe Soufflet) n’est pas bord à quai, mais en arrière de la zone de Chef de Baie. Sa capacité est de 130 000 t. Les navires sont chargés par la SGMT à l’aide de sauterelles, soit sur le quai de Chef de Baie, soit au bassin à flot pour les unités plus petites. Le grain est acheminé par brouettage.
Les engrais avec Atena
Les engrais sont réceptionnés sur divers quais en fonction de la taille des navires et des disponibilités. Le futur quai de l’anse Saint-Marc sera dédié aux vracs et les engrais y seront déchargés de préférence. Atena, une entreprise créée le 1er janvier 2007, y a construit un hangar de 16 000 m2 pour stocker, mélanger et conditionner des engrais. "Atena appartient à 100 % à la Sica Atlantique, explique Sébastien Hamon, directeur d’exploitation. La SGMT (groupe Bolloré) a vendu son fonds de commerce engrais à la Sica et tout le personnel de l’entreprise qui s’occupait des engrais est passé à Atena. Cette nouvelle implantation nous rapproche du quai qui sera opérationnel en 2010. L’entreprise est prestataire de service pour des importateurs et des coopératives."
La société compte importer 260 000 t par an, dont 40 000 t de liquides (solution azotée). La capacité du hangar est de 40 000 t en 24 cellules de 1 800 à 2 400 t. Atena loue en plus le hangar 18 (4 500 m2), situé à proximité, au port autonome. La SGMT est le manutentionnaire de l’entreprise qui utilise les services d’Atol, une société de logistique, pour le brouettage. Atol réunit la Sica Atlantique, la SGMT et Socomac. Le déchargement des camions se fait en 2,5 min. Pour les expéditions, 1 200 t peuvent être chargées par jour. L’hinterland peut aller jusqu’au nord de Paris. Les engrais arrivent d’Égypte, du Venezuela, de Tunisie, du Maroc, d’Espagne, de Géorgie, etc.
Sables: Sablimaris et SIO se partagent le marché
Les sables entrent dans le port à raison de 800 000 t par an environ. Cette activité liée au BTP s’est beaucoup développée ces dernières années. Deux entreprises sont implantées sur le port, Sablimaris et SIO (Sabliers indépendants de l’Ouest). Les actionnaires de Sablimaris sont pour 50 % chacun, GSM et le groupe Libaud. Deux navires procèdent aux extractions de sables marins, l’André-L du groupe Libaud, exploité par DTM (Dragage et travaux maritimes), et le Côte-de-Bretagne de la Compagnie armoricaine de navigation. Ces unités exploitent le gisement de l’île du Pilier dans l’estuaire de la Loire et trois gisements au large de l’île d’Oléron (Chassiron B, C et D). "Nous sommes partis cette année pour rentrer 580 000 t, explique Thierry Sourisseau, responsable du site de La Rochelle. Nous disposons de 4 ha à l’anse Saint-Marc, ce qui n’est pas de trop pour stocker et procéder aux mélanges des différentes qualités. Nous exploitons également un site dans l’estuaire de la Gironde et nous débarquons aux Monards 350 000 t par an. Le bateau s’amarre sur des ducs-d’albe dans la Gironde et une conduite de 800 m achemine le sable au point de stockage." À La Pallice, Sablimaris dispose d’un portique de déchargement au quai Lombard.
Le sable est expédié dans un rayon de 120 km, au-delà le transport coûte trop cher. Il est réceptionné par les entreprises de BTP de la région. "Cette activité ne représente pas beaucoup d’emplois sur le port, mais de nombreux emplois induits dans la filière professionnelle", estime Thierry Sourisseau.
Philippe Cazenave, ancien officier de la marine marchande, a créé SIO en 1999 avec deux autres associés. Pour décharger son sable, il dispose d’un quai de déchargement qui est l’ancienne digue de l’avant-port, de deux bassins de décantation et d’un terre-plein de 2 ha. "Nous disposons d’un navire, le Moniflor, de 2 550 t, que nous affrétons à la Cetra (Compagnie d’extraction), indique Philippe Cazenave. Nous exploitons trois gisements, le Pilier et le Charpentier dans l’estuaire de la Loire et au large de Jard (Vendée). Nous nous battons pour obtenir une autorisation d’extraction sur le site de Chassiron. La difficulté, aujourd’hui, est l’accès à la ressource, car la demande est plus forte que l’offre. Nous extrayons 20 à 30 % de moins que ce que nous pourrions produire."
Le port autonome a accordé à SIO une AOT de 10 ans ce qui va permettre à la société d’investir dans l’exploitation de gravier roulé. Ce gravier extrait en même temps que le sable est, pour le moment, stocké sur le site. Son exploitation pourra représenter 50 000 t par an, en plus des 400 000 t de sables extraites d’habitude par l’entreprise. SIO travaille aussi avec le Trofa, un autre navire qui va être remplacé par un jumeau du Moniflor. Philippe Cazenave pense qu’un troisième navire commun aux deux entreprises d’extraction du port serait l’avenir.