Les Éditions de Conti ont publié un ouvrage sur le développement de l’industrie maritime sous Louis XIV.
Le Roi-Soleil n’a embarqué qu’une seule fois, en 1680 à Dunkerque, mais a suivi les questions maritimes toute sa vie. À l’époque, la France, essentiellement rurale, vend ses surplus agricoles à l’Angleterre et à la Hollande qui, elles, tirent leurs richesses de la mer. Au cours du XVIIe siècle, toutes trois tentent de contrôler le commerce maritime. En 1661, Louis XIV charge Colbert de faire de la France la première puissance maritime européenne. Il reprend le programme de Richelieu sur la constitution d’une flotte militaire permanente et la construction du canal du Midi pour joindre l’Atlantique à la Méditerranée, afin de faciliter les flux commerciaux. En outre, Louis XIV considère la flotte de guerre "comme un ambassadeur supplémentaire de sa gloire et la mer entre à part entière dans cette stratégie politique", écrit notamment Nicolas Siméon, spécialiste de l’histoire maritime et navale européenne des XVIIe et XVIIIe siècles. Pour former les équipages, Colbert crée les collèges de Saint-Malo et Bordeaux en 1669, Montpellier (1671) et Paris (1677). En vingt ans d’efforts, la Marine française domine les mers. Mais la révocation de l’édit de Nantes en 1685 provoque une importante émigration protestante, estimée à 20 % de ses cadres.
Parallèlement à la reconstitution de la flotte, Colbert adapte les ports aux exigences politiques et économiques. Brest, Toulon et Rochefort, équipés d’arsenaux, sont essentiellement militaires. Dieppe, Le Havre, Rouen, Nantes, Bordeaux, Bayonne, Sète dont la construction commence en 1666, et Marseille consacrent leurs activités au commerce. Dunkerque et Saint-Malo deviennent des cités corsaires. La guerre de course bat son plein. En outre en 1669, la Marine royale se voit confier la protection du trafic marchand. Colbert décide aussi de concurrencer l’Angleterre et la Hollande en favorisant la création de grands armements. Mais, la Compagnie des Indes occidentales pour le commerce avec l’Afrique et l’Amérique, celle des Pyrénées (Espagne), celle du Nord (Baltique), celle du Levant (Méditerranée) et celles des Indes orientales (Asie) n’obtiendront guère le succès escompté.
En 1715 à la mort du Roi-Soleil, l’Angleterre domine l’empire des mers. Mais la Marine française redorera son blason sous Louis XV et Louis XVI, quand les scientifiques remplaceront les soldats à bord des vaisseaux du roi.
Louis XIV et la mer
Nicolas Siméon
Éditions de Conti
128 pages couleur/29,90 €
ISBN: 978 2 35103 008 0