Rebaptisée Union naval de Marseille (UNM), l’entreprise et ses 104 salariés connaissaient un démarrage fulgurant. pour ses trois premiers mois 11 navires étaient opérés, c’est-à-dire plus que durant toute l’année 2005! Les Espagnols vont-ils réussir à redémarrer une activité qui dans les années 70 employait près de 10 000 salariés? Amodiataires des formes de radoub 8 et 9 (pour 18 mois), ils héritaient à la fois d’un outillage exceptionnel et d’une tradition centenaire. Mais avec la rapide montée en charge de l’activité, des problèmes sont remontés à la surface. L’appel répété à la sous-traitance étrangère faisait monter la grogne chez les syndicats (CGT et CFE-CGC), qui accusaient la nouvelle direction de mettre la société en sous-effectif chronique par rapport à la charge de travail. Une crise éclatait en mars dernier qui voyait une fois de plus l’intervention du préfet. Au bout de quelques semaines d’affrontement où la direction espagnole a menacé de reprendre ses billes et de quitter les formes marseillaises, un compromis à l’arraché était finalement trouvé.
Un marché en Méditerranée
Depuis, le groupe espagnol a nommé une femme, Ingrid Sanchez-Diezma Guijarro, pour réussir "un chantier intégré où les armateurs trouveront les services dont ils ont besoin. De la location de la voiture, jusqu’à la remise en état du navire". Elle est convaincue: "Il y a un marché en Méditerranée. Il est tiré par les navires de croisière, mais il y a aussi les pétroliers et les gaziers. Marseille est bien situé et a les compétences nécessaires pour l’entretien et la reconstruction des navires". Du coup, l’UNM a traité 23 unités en sept mois. Bien plus que ces deux dernières années.
Il n’en fallait pas plus pour que la direction du PAM, pour qui la réparation navale est un secteur hautement déficitaire, célèbre "la renaissance d’un secteur industriel".
Autre bénéficiaire d’amodiation de quatre cales sèches du PAM (120 m chacune et de 300 m de quai), ITM est, lui, un chantier naval spécialisé dans la maintenance et la transformation de navires de grande plaisance et de servitudes. En 2006, International Technic Marine a connu une nouvelle progression avec 278 jours d’occupations des formes.