Opéré par Naviland Cargo (ex-CNC) ou CMA Rail (ex-Rail Link) en partenariat avec Veolia Tranports, un réseau de navettes chaque fois plus dense innerve désormais à la cadence de plusieurs trains par semaine Lyon, Toulouse, Bordeaux, Le Havre, Paris ou Strasbourg, mais touche également Anvers, Zeebrugge, Rotterdam, Hambourg, Duisbourg et Ludwigshafen. Résultat, l’an dernier et pour la première fois depuis quatre ans, la part des conteneurs transportés par voie ferroviaire s’est inscrite en hausse avec 114 000 EVP. Un nouveau train de hausse avec 127 000 EVP est espéré pour 2007.
Ne pas rater le train
Si le réseau se densifie, les investissements sur le domaine portuaire s’intensifient. Plusieurs grands projets intéressent les bassins Est. La réorganisation des raccordements aux terminaux, comme celui du terminal de Mourepiane, a été inscrite au Contrat de projets État-Région 2007-2013. Un véritable terminal d’autoroute ferroviaire marchandises devrait voir le jour sur le terminal roulier sud (TRS) spécialisé dans les trafics Tunisie et Maroc. En s’appuyant sur la technique Modalhor, qui permet aux wagons de recevoir simultanément des camions entiers ou des remorques, ce terminal ferroviaire constitue une sorte de produit d’appel d’un grand centre d’autoroutes de la mer. "En favorisant la massification des trafics portuaires, la diversification de l’offre de pré post acheminement permettra de fluidifier les accès portuaires et de proposer une alternative écologique à la route", assure la direction du PAM.
À l’ouest, la zone de desserte du pôle conteneurs de Fos-Graveleau n’est pas oubliée. Un vaste projet concerne le doublement de la voie (unique) sur 12 km, une augmentation de la capacité du faisceau réception et une reconfiguration complète des voies à l’intérieur du terminal à conteneurs. La logistique de la chimie choisit également le rail. Ermechem–Brun-SNCF crée un terminal rail-route destiné à basculer sur le fer des trafics de produits pétrochimiques (24 000 camions par an supprimés de la route). Décision identique pour le Groupe Charles André (GCA) qui réalise à proximité du terminal de Lavera un terminal de transport combiné rail-route (18 000 camions supprimés).
Le PAM, comme tous les ports français, sera prochainement conduit à assurer en lieu et place de Réseau Ferré de France la gestion des voies ferrées dans son enceinte, soit un total de 110 km de lignes. L’établissement voit dans ce transfert "un levier supplémentaire pour optimiser le service offert aux opérateurs et attirer de nouveaux trafics vers Marseille-Fos".
Enfin, Marseille-Fos n’a pas voulu rater le train européen. Adhérent à l’association Ferrmed qui milite pour un axe ferroviaire européen de marchandises entre la Scandinavie, le Rhin, le Rhône et la Méditerranée occidentale, il se positionne sur les 3 500 km d’une voie qui couvrirait la plupart des grands ports de l’UE.
Le Rhône, voie royale
Le trafic fluvial de conteneur poursuit son étiage commencé il y a sept ans, avec une progression de 8,5 % en 2006. Les deux opérateurs fluviaux qui étendent cette année desserte et cadences, RSC et Alcotrans, ont transporté 56 000 EVP en 2006. Le PAM encourage le développement avec la mise en place de conventions tarifaires (remises sur niveau d’activité) pour les deux transporteurs. Deux nouvelles infrastructures fluviales sont projetées: la construction de postes d’attente qui permettront aux barges de stationner à l’intérieur de l’enceinte du port et la construction d’une liaison fluviale reliant le fond de la darse 2 (terminaux conteneurs) au canal du Rhône à Fos. Un nouvel atout pour dynamiser le trafic fluvial conteneurisé grâce à ce "raccourci" de 24 km qui économise 3 heures de trajet.