À la suite d’articles publiés dans nos éditions du 1er et du 8 juin, O.G Bockman, directeur chez Irish Ferries, nous demande de publier le droit de réponse ci-dessous:
"Depuis plusieurs semaines vous publiez régulièrement des articles sur l’action d’ITF contre certains armateurs de ferry en Manche et en Mer d’Irlande. Ces articles donnent toujours le point de vue des syndicats et jamais celui des armateurs. Il est temps que nous exercions notre droit de réponse pour rectifier certaines allégations.
L’opinion exprimée dans vos colonnes est que les actions d’ITF, à défaut d’être légales, seraient "légitimes". Si tel était le cas, nos équipages des pays baltes et de Pologne n’accepteraient pas de travailler aussi longtemps pour nous. S’ils nous sont aussi fidèles, c’est qu’ils sont satisfaits de leurs conditions de travail (leur rémunération est en effet supérieure aux rémunérations pratiquées dans leur pays d’origine) et que nous ne sommes peut être pas aussi "illégitimes" que vous vous plaisez à nous décrire.
La question de principe est en fait tout simplement de savoir s’il faut accepter qu’on impose par la force (ce que vous appelez dans votre article du 8 juin "la loi des quais") le recrutement de marins irlandais ou français sur le trafic ferry pour leur réserver cette chasse gardée et interdire aux marins des autres pays européens le libre accès à ce travail. La liberté du travail est ici en cause.
Plus généralement certains mots que vous employez sont contestables.
Le 8 juin vous écrivez que les syndicats ITF procéderont à des "inspections de navires en escale" et mentionnez les "inspecteurs de l’ITF". Ces mots sont trompeurs. Ils laissent entendre qu’ITF aurait une sorte d’autorité conférée par la loi ou de magistère moral. Or ITF est un syndicat et non un corps d’inspecteurs administratifs investi par la loi d’une fonction de contrôle. On ne peut être juge et partie.
De même l’expression "convention collective" utilisée par les syndicalistes que vous citez dans l’article du 1er juin est source de confusion. Les textes proposés par les syndicats sont des projets unilatéraux et non des conventions collectives. Pour notre part nous avons conclu un autre accord avec les syndicats irlandais (le SIPTU et le Seamens Union of Ireland) et nous ne pouvons évidemment pas conclure un nouvel accord qui viendrait en somme violer celui que nous avons déjà conclu."