Un analyseur portable pour ambiances marines dangereuses

Article réservé aux abonnés

Marin-pompier de la base navale de Brest, Luc Brohan s’est trouvé interpellé par le naufrage du chimiquier Ievoli-Sun. "L’idée m’est venue de créer quelque chose qui pourrait contrôler l’atmosphère avant d’engager le personnel", explique-t-il. Après approbation du projet par la mission "innovation participative" du ministère de la Défense, le Gesma (Groupe d’études sous-marines de l’Atlantique) a apporté son soutien et son expertise technique dans le domaine des transmissions et des systèmes de traitements de données. "Six mois après, le D2RC (Drone de détection radiologique et chimique) était paré et, après quelques essais concluants en rade de Brest, nous avons effectué une mission opérationnelle sur l’épave du chimiquier Ece en février 2006."

Le principe de ce drone est assez simple. Sous la forme d’un boîtier de 30 kg pas plus gros qu’une tour d’ordinateur, un module de détection NRC (nucléaire-radiologique-chimique) est placé sur une embarcation antidéflagrante. Radiocommandée, cette embarcation est dotée d’un GPS, d’un modem avec antenne de transmission et d’une caméra jour/nuit orientable à distance. "Toutes les données relevées sont alors transmises en temps réel vers un bâtiment porteur, puis vers la terre, jusqu’à une distance d’au moins 5 milles pour l’instant", développe le marin-pompier. "Et le D2RC analyse une centaine de paramètres (en PPM ou en %), ce qui permet de sécuriser les interventions à risques chimiques en milieu maritime en établissant une cartographie de dangerosité avant l’envoi d’équipes d’investigation et d’intervention." C’est l’annexe du supply Argonaute qui a servi pour les essais.

RENIFLEUR À DISTANCE

Lauréat du prix de l’état-major de la Marine et du prix interarmées de l’Audace, le drone conçu par Luc Brohan a également été récompensé par le 1er prix du Président de la République du concours Lépine 2007. Ce renifleur à distance a bien évidemment d’autres applications. "Il permet l’observation sécurisée d’objets flottants mal identifiés qui présenteraient des risques d’émanation de toxiques, d’incendie, d’explosion ou de pollution", continue Luc Brohan, devenu depuis aspirant à l’École navale. Pas forcément un luxe dans le cas de perte de conteneur. "Il peut également assister les décisions de la cellule de crise de la préfecture maritime."

Le concept de portabilité du D2RC lui donne également la possibilité d’être déployé sur d’autres drones porteurs, qu’ils soient marins, terrestres ou aériens. "L’ajout d’autres types de capteurs est également envisageable pour un élargissement de la gamme d’intervention", conclut le marin-pompier en pensant par exemple au couplage du module à des logiciels spécialisés de courants marins ou aériens pour prédire l’évolution d’une pollution. En fait, il y a peu de limites d’évolution technique à ce renifleur à distance qui intéressent déjà d’autres marines européennes. Il ne reste plus qu’à passer au développement industriel du module.

Technique

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15