Immatriculé en Grande-Bretagne (bien que non financé par tax lease britannique), la bénédiction du CMA-CGM-Herodote, modeste porte-conteneurs de 1 700 EVP, "témoigne de la forte implication du groupe au Royaume-Uni", conclut le communiqué de presse du 25 juin. Premier d’une série de six navires destinés à la desserte Europe/Guyane/Nord Brésil, ce navire avait pour marraine Jacqueline Christian Alexander, l’épouse du secrétaire d’Etat britannique aux transports, également présent.
Selon le Lloyd’s List du 27, cette cérémonie a permit à Jacques Saadé d’exprimer tout le bien qu’il pensait de la grande ouverture d’esprit dont fait preuve le registre britannique dans son approche du monde des affaires. En particulier, ce registre exige beaucoup moins de navigants britanniques que son équivalent français qui, de facto, est très coûteux. La sévère critique du RIF coïnciderait, selon le quotidien britannique, avec des menaces de grèves des officiers français embarqués à bord des navires CMA CGM. Dans cette perspective, Jacques Saadé n’a pas exclu de transférer la flotte française sous pavillon britannique (celle qui ne fait pas l’objet d’un financement par GIE fiscal, devrait-on préciser sans omettre de s’interroger sur la qualité du message envoyé en direction des jeunes candidats français à la carrière d’officier).
Comme la CMA CGM l’avait déjà fait en février 2005, suivie par Mærsk en avril de la même année, Jacques Saadé a également attiré l’attention des autorités britanniques sur les effets contre-productifs de la modification en 2006, du dispositif britannique d’imposition forfaitaire au tonnage. Modification intervenue durant la période d’engagement de la compagnie. C’est la raison pour laquelle l’Herodote n’a pas été placé sous ce régime.
À ce jour, CMA CGM exploite douze navires sous pavillon britannique dont sept bénéficient d’une imposition forfaitaire; deux autres sont attendus d’ici à la fin de l’année.
DES NAVIRES À FAIBLE TIRANT D’EAU
Conçu pour optimiser la capacité de chargement dans des ports à faible tirant d’eau, ce navire fera escale à Algésiras, Leixoes, Rotterdam, Tilbury, Rouen, Le Havre, St-Martin, Port of Spain, Degrad des Cannes, Fortaleza, Natal, retour sur Algésiras, l’un des principaux ports de transbordement de Maersk.
Construit par Hyundaï Heavy Industries, ce navire a pour principales caractéristiques: 170 m de long ; 27,2 m de large; 9,35 m tirant d’eau; 19 nœuds de vitesse de service; 240 prises reefers. Son port d’attache est Londres où il ne fait pas escale. Ironie de l’histoire.