Du remorquage à la manutention

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Le remorquage au Port autonome de la Guadeloupe ne revêt aucune obligation légale. Les armateurs peuvent décider d’y faire appel selon leurs besoins. "Il est pourtant aujourd’hui un outil indispensable", souligne Violette Ramaille, gérante de la Somacotra. Avec une unité, la société veut offrir une prestation qui peut s’avérer parfois primordiale. La mise à disposition d’un remorqueur à temps plein est coûteuse. "Le PAG accepte de participer au maintien de ce service, mais dans des proportions minimes", s’indigne Violette Ramaille. La solution pourrait venir de l’autorité portuaire. Soit elle oblige tous les gros navires à utiliser ce service, soit la communauté portuaire participe à la mise à disposition de ce remorqueur. Le 4 avril, lors de son conseil d’administration, le port a validé le principe d’une aide à partir de 2007. Quant à voir la communauté portuaire mettre la main au porte-monnaie, Violette Ramaille n’y croit pas. Cette activité de remorquage se trouve en plus en concurrence avec les pilotes qui assurent parfois des petites prestations avec leurs pilotines. Seul CMA CGM fait appel aux service des cette société. Et pourtant, le remorquage en Guadeloupe peut s’avérer une activité fructueuse. "En 2007, la météo a joué en notre faveur. Les vents forts ont incité les armateurs à utiliser le remorqueur. Au total, nous avons couvert nos dépenses, mais pas encore récupéré le capital investit."

Autre volet important de la société, la manutention portuaire. Somacotra assure la manutention des vracs, notamment le charbon et le clincker, et les voitures qui viennent par Hyundai. Ce dernier trafic se développe, selon la responsable de la société. Membre de Manugua, la Somacotra a aussi en charge la manutention des navires de Ferrymar, une filiale de Marfret. Avec le rachat de SCT par Marfret, la situation va sérieusement se compliquer pour la Somacotra. Et Mme Ramaille s’inquiète. Le trafic de vracs set de voitures ne suffira pas à maintenir son activité. Elle plaide pour un prêt de main d’œuvre ou la sous-traitance. "De toutes les manières, peu importe la situation, elle sera transitoire."

De nouvelles aventures

Enfin, la Somacotra a développé au cours des précédentes années une activité de cabotage local. Auparavant, Somacotra disposait d’un navire, l’Alexina, qu’elle affrétait. La société a voulu faire construire son propre navire qu’elle a commandé à des chantiers indonésiens. D’une longueur de 55 m pouvant transporter de 800 à 1 000 t, cette unité se présente sous la forme d’une barge roulière à deux niveaux. Le navire sera inscrit sous pavillon RIF. Les formalités sont en cours auprès des autorités. "Tout est prêt. Il ne manque plus que les documents. Il naviguera sous le nom de Sirena." Avec ce navire, la Somacotra veut développer ses trafics de cabotage roulier dans les îles des Caraïbes. Forte de l’expérience de cabotage entre les îles avec l’Alexina, la Somacotra s’est aussi essayé sur le trafic passagers interîles avec le Smyril. En octobre, il reliait la Guadeloupe et la Martinique. "Les populations des deux îles étaient ravies", atteste Violette Ramaille, seulement l’armateur a décidé de reprendre son bien. Les liaisons ont été assurées d’octobre à mars, mais ont été suspenduess pendant les fêtes de Pâques pour des raisons d’impayés sur le carburant. "Quand nous avons démarré, nous avons beaucoup investi dans ce projet. Nous réfléchissons à nous lancer dans une nouvelle aventure", confie Violette Ramaille.

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