Journal de la Marine Marchande (JMM): Le Port autonome de la Guadeloupe a enregistré une forte progression de son trafic en 2006 et affiche une paix sociale. Le départ de Mærsk risque cependant de créer de nouvelles tensions. Pensez-vous que les prochains mois seront cruciaux pour votre avenir?
Yves Simon (Y.S.): "Les résultats démontrent que nous avons réussi, en 2006, à faire progresser nos trafics. Globalement la hausse est importante à 5,5 %. Dans les conteneurs, la situation est bien différente. Avec une hausse de 0,16 %, nous consolidons notre position. L’année dernière a surtout été marquée par la croissance des conteneurs pleins qui atteignent 105 668 EVP et le score des transbordements. Avec près de 30 000 EVP transbordés dans nos installations, le PAG voit la part de ces manutentions atteindre 30 %. Ces différents chiffres démontrent que notre port se porte bien. Le départ de Mærsk Line nous inquiète, mais nous pensons que la croissance enregistrée ces dernières années pourra être une solution en offrant à tous du travail."
JMM: Le PAG est aussi une escale de croisière. Ces dernières années, le nombre de touchées n’a cessé de baisser. Comment analysez-vous la situation et quels sont vos projets pour revenir dans la course?
Y.S: "Nous avons touché le fond dans la croisière. Nous ne pouvons que rebondir. En 2006, le nombre d’escales de croisière en tête de ligne a perdu 24,6 % avec 46 touchées. Celles en transit sont stables avec 56 escales. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse d’activité. D’une part, les îles voisines anglophones proposent des offres alternatives avec un coût de main d’œuvre plus avantageux. Ensuite, les Américains, principaux consommateurs de croisières aux Antilles, voyagent moins. L’augmentation du coût du carburant a surenchérit les prix de ces voyages. Ils décident de rester dans les Grandes Antilles et viennent peu dans les petites Antilles. Enfin, la « french touch », qui faisait notre particularité dans la région, est concurrencée par Saint Martin. Dans ces conditions, nous devons réagir. Nous avons développé notre terminal de croisière pour améliorer l’embarquement et le débarquement des passagers en tête de ligne. Notre politique commerciale se veut attractive. Enfin, ce terminal répond à toutes les exigences du code ISPS et offre des activités de proximité avec un accueil peaufiné.