Le vendredi 8 juin, l’International Transport Workers’ Federation (ITF) faisait le bilan arrêté à 15 h 30, des actions menées depuis le 4 juin, par les syndicats affiliés de tous les Etats riverains de la Baltique, de la mer du Nord et de la Manche (JMM du 8 juin). En Allemagne, 115 navires ont été "visités"; 12 nouveaux accords ITF ont été signés; trois navires boycottés à Hambourg; un à Wismar. Mention spéciale pour la signature d’un accord ITF couvrant le Libra-Copacabana et le CSAV-Peru; la CSAV étant l’une des compagnies cibles de cette semaine d’actions.
Le 4, ajoute l’ITF, le commandant du Maersk-Sheerness avait refusé que des représentants du syndicat Verdi inspectent le navire (code ISPS?). Les dockers allemands ont donc arrêté les opérations commerciales. Après cinq heures, le commandant a finalement accepté de recevoir la délégation. Sans autre commentaire de la part de l’ITF.
Sans doute s’agissait-il d’un navire affrété ignorant les excellentes relations qui unissent A.P. Møller et l’ITF. En effet, le grand groupe maritime danois avait été l’invité d’honneur de l’ITF lors d’une grande réunion des 32 syndicats membres de l’ITF à Copenhague fin avril (JMM du 27-4; p. 5).
Le 5 juin, le CMA CGM-Iguacu arrive à à Hambourg sans accord ITF. La "compagnie" refusait de signer un accord. Après une heure d’arrêt des opérations, elle le signa. Pas d’autre commentaire. Là encore, sans doute s’agit-il d’un affrété à qui avaient été cachées les excellentes relations liant CMA CGM et l’ITF. En effet, selon François Caillou, délégué CFDT, en tant que membre de l’International Maritime Employers Committee, CMA CGM a couvert tous ses navires immatriculés au RIF par l’accord IBF (International Bargaining Forum) surnommé le "green ticket".
Le CMA CGM Samba (ex-Mabel-Rickmers) a été "bien accueilli" à Rotterdam le 8 au matin. À 6 h de matin, le syndicat néerlandais trouve un équipage totalement chinois géré par une société russe installée à Chypre. Son représentant refuse de négocier. Les opérations commerciales reprennent à 12 h après la signature d’un accord. Le MSC-Bremen connaît la même expérience bénéfique pour l’équipage, toujours à Rotterdam
Tout cela n’est peut-être pas très légal mais sans doute légitime; un peu comme les accords (verbaux) de Malaga entre la France et l’Espagne.