Sur proposition de François Fillon, Premier ministre, Nicolas Sarkosy a nommé le 18 mai Alain Juppé, unique ministre d’État, ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables. Après les quinze ministres et deux secrétaires d’État, arrive Dominique Bussereau, qui retrouve son poste de secrétaire d’État chargé des transports sous la tutelle d’Alain Juppé. Le mot "mer" a disparu.
LES ÉTERNELLES AUTOROUTES DE LA MER
Dominique Bussereau va donc retrouver des dossiers "hautement" prioritaires comme les autoroutes de la mer. En mars 2004, en présence de François Fillon, ministre des Affaires sociales, et d’Alain Juppé, maire de Bordeaux, il présentait l’enjeu du projet TransGascogne (JMM du 19-3-2004, p. 9).
Devant être opérationnel en 2006, ce projet devait permettre de "dérouter" 150 000 ensembles routiers sur les 2,5 millions qui transitent chaque année à Irun. Visionnaire, Alain Juppé souhaitait même la création d’une "bretelle" vers Le Verdon.
Côté portuaire, l’ancien conseiller technique Philippe Marendet, actuellement d.g. du port de Nantes/St-Nazaire, va-t-il reprendre du service pour parachever ce grand moment que constitua la création du Port autonome de La Rochelle? Plus sérieusement, l’actuel secrétaire d’État devrait se voir remettre prochainement un discret rapport interministériel concernant la modernisation des ports autonomes. Ce document, corédigé par le défunt ministère des Transports et par celui des Finances, doit être une réponse à "l’urgence de l’action en faveur des ports français comme le souligna la Cour des comptes en juillet 2006. En avril dernier, à la suite du surprenant règlement du conflit au Port autonome de Marseille, tous les opérateurs portuaires, sauf les chargeurs, disaient vouloir rencontrer le nouveau Premier ministre pour le convaincre de poursuivre la réforme de 1992 (JMM du 20-4-2007, p. 4). Selon les propos du président de l’Upaccim, "le principe d’une réforme portuaire est totalement acquis.
L’enseignement supérieur maritime toujours “ensablé”
Même si le rapport de l’ex-inspecteur général de l’enseignement maritime Dominique Laurent sur la nécessaire modernisation de l’enseignement maritime supérieur reste, depuis 2005, toujours “ensablé” (JMM du 14-4-2006, p. 9), il va bien falloir que le sujet soit déterré. D’autant plus, Dominique Laurent a pu, dans la revue d’avril dernier de l’Institut français de navigation, souligner les errements du passé. Il y note que l’enseignement maritime s’est marginalisé. Sa dispersion sur quatre sites le rend “invisible” tant en France qu’à l’étranger. La décision de la Marine nationale de faire disparaître rapidement le corps des professeurs de l’enseignement maritime compromet la survie des ENMM. “En l’absence d’une vision globale, la régionalisation pourrait accroître l’isolement des écoles et engendrer une perte d’identité.” “Un débat est nécessaire: il ne pourra être productif que si le projet est connu dans sa globalité et l’on ne pourra pas faire l’économie d’une vraie réflexion”, conclut celui qui préféra faire valoir ses droits à la retraite.