Un nouveau défaut dans la coque

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Lors de l’audience du lundi 14 mai, trois témoins cités par le Rina ont été entendus. Douglas Hard, professeur de sciences nautiques à l’Académie de marine de Kings Point, a été invité à donner son point de vue sur la navigation de l’Erika. Nicolas Papas, ingénieur du génie maritime, s’est ensuite efforcé de démontrer qu’une opération de sauvetage aurait pu réussir. Massimo Gronda, ingénieur naval, consultant dans un cabinet indépendant à Gênes a présenté deux facteurs à l’origine du naufrage.

Le témoignage de Douglas Hard a consisté à charger au maximum le cdt Mathur. Il aurait mal analysé la situation et ses décisions auraient mené à la ruine du pétrolier. Quand la gîte apparaît, pour en déterminer la cause, il aurait dû, pour pouvoir sonder les citernes sans danger, faire demi-tour immédiatement pour avoir la mer à l’arrière, au lieu de procéder immédiatement au déballastage. À la découverte des fissures, il n’aurait pas saisi leur importance. Il devait ralentir l’allure du navire pour limiter les contraintes sur les structures, examiner les causes et envoyer alors des informations complètes au représentant de la compagnie exploitante et aux autorités maritimes qui auraient pu lui proposer d’autres solutions que celles qu’il a prises. Lesquelles? Mettre le navire à l’abri de la tempête, en ralliant un point de la côte, dans la direction de Brest, à une vitesse réduite pour diminuer la pression sur les structures.

Massimo Gronda a étudié le rapport des experts de Dunkerque et a apporté deux explications sur l’origine du naufrage. La modification de la structure de l’Erika par l’introduction de ballasts séparés, gardés vides, a contribué à le fragiliser, a souligné l’ingénieur naval. À cette cause éloignée, il ajoute ce qu’il considère comme la cause immédiate: un défaut découvert dans une tôle se trouvant sur le bordé du ballast 2 tribord, entre les couples 66 à 74, à la hauteur de la ligne de flottaison, à l’endroit où le "nez" des remorqueurs entre en contact avec le pétrolier pour le faire manœuvrer. L’ébranlement provoqué par ces contacts aurait provoqué une fissure interne dans la tôle, fissure non visible qui se serait oxydée au fil du temps, puisque non traversante, qui ne pouvait donc être détectée lors de la visite annuelle! Les contraintes exercées sur l’extrémité de cette fissure auraient fini, grâce à une oxydation préexistante, par la rendre traversante. Elle se serait propagée le long du bordé, permettant une pénétration par l’eau de mer.

L’Erika se serait donc cassé du fait d’un défaut préexistant dans l’acier, aggravé par une pression accrue par le choix du cap sur Donges. La corrosion n’aurait eu aucune incidence sur le naufrage.

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