Sloshing: le retour!

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Cité à témoigner par Antonio Pollara et unique témoin entendu le mercredi 2 mai, Andrea Panarello, ingénieur naval, travaille depuis 1990 pour la société Interprogetti, à Gênes. Depuis l’an dernier, il est consulté par le Rina sur les coques des navires et les hélices.

Après avoir rappelé qu’il est difficile de définir la cause d’un naufrage d’un navire dont on ne dispose pas de l’épave dans son intégralité, il a souligné que son rapport reposait sur des hypothèses étayées par des calculs. L’ingénieur a étudié les contraintes pesant sur le pétrolier à la hauteur du couple 66-67 des citernes latérales no 3 et les "moments fléchissants" s’exerçant du haut vers le bas. En eaux calmes, a-t-il expliqué, en essayant de simplifier, et en s’aidant notamment d’une balance et d’une bassine, ce moment fléchissant exerce la pression maximale au centre du navire, au niveau des couples 61-62, or le navire n’a pas cédé à cet endroit, comme il aurait dû si la corrosion avait été une cause déterminante, mais au niveau du couple 66-67. La rupture à la hauteur des deux citernes latérales no 3 serait donc due, selon lui, au sloshing, thèse déjà avancée par Antonio Pollara.

En cas de mer agitée, le tangage entraîne des déplacements du liquide qui, dans des citernes de 30 m de long, crée des contraintes conséquentes. Les effets d’ébranlement du sloshing s’ajoutant au moment fléchissant du pont et aux effets des vagues auraient créé une surpression à laquelle le pont n’aurait pas résisté. "Le pont aurait d’abord cédé, la quille et les coins auraient résisté plus longtemps."

Après cette démonstration, Me Grellet, avocat d’Antonio Pollara, lui a posé une quinzaine de questions. Il s’est étonné de la divergence existant entre ses calculs et ceux développés dans le rapport dressé par les experts réunis par le Tribunal de commerce de Dunkerque, exposés le 17 avril par Jean-Paul Christophe. Selon Andrea Panarello, les experts de Dunkerque auraient utilisé une méthode déterministe tandis que lui-même s’est basé sur le calcul des probabilités. Ils auraient par ailleurs surestimé les contraintes de houle: "Selon leurs calculs, le pétrolier aurait dû se casser en deux entre 11 heures du soir et minuit."

Me Grellet a fait observer que les experts de Dunkerque avaient récusé sa thèse sur le rôle sloshing dans le naufrage. Andrea Panarello, lui a répondu en faisant observer que d’une part l’épave n’avait pas été récupérée entièrement et qu’il n’était pas dit que le sloshing laisse des traces, enfin "le flambement du pont a pu être temporaire et se redresser après". Les arguments des experts dunkerquois sur la responsabilité de la corrosion dans le naufrage ont également été écartés par Andrea Panarello: "Il eut fallu que toutes les structures soient réduites de 6 mm".

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