Jumeau du MSC Musica livré onze mois plus tôt, le MSC Orchestra (293,9 m pour 2 550 couchettes basses) sera à Civitavecchia le 14 mai pour être présenté au marché italien.
Le 17, il sera à Marseille où il devrait accueillir près de 800 invités. Comme d’autres auparavant, MSC Croisières France compte beaucoup sur sa tête de ligne marseillaise pour développer le "réflexe" croisière chez les consommateurs français, toujours récalcitrants, et les agences de voyages. Un travail de longue haleine (voir encadré). Si le – Musica reste basé à Marseille, l’ – Orchestra doit démarrer ses croisières à Venise.
ÊTRE LE LEADER EN MÉDITERRANÉE
Avec une capacité en 2010-2011 de 24 864 couchettes basses, MSC Croisières a pour ambition de devenir le no 1 de la croisière en Méditerranée, "notre" mer, rappelait Pierfrancesco Vago, responsable de ce secteur (et époux d’Alexa Aponte, la marraine nazairienne de l’ – Orchestra).
Pour ce faire, il compte beaucoup sur le "hardware français et le software italien", la tête et les jambes en quelque sorte.
Pour attirer la clientèle, de longues explications furent consacrées à la décoration intérieure du paquebot qui est décrite comme de haut niveau et très homogène d’un bout à l’autre du navire. Il faut savoir que Mme Raffaela Aponte participe activement à la décoration qui doit constituer la "signature" de la compagnie.
Par rapport à celui du Musica, le grand salon arrière de l’Orchestra bénéficie des larges baies donnant sur la mer.
Autre particularité de la compagnie: tout ou presque est fait en interne; pas d’externalisation ou de mise en concession. Les personnels sont recrutés et formés par MSC qu’ils soient affectés à l’hôtellerie ou aux activités de loisir. MSC contrôle tout et est directement responsable.
Grâce à sa filiale de recrutement basée à Tamatave, la compagnie emploie depuis plus d’une douzaine d’années du personnel de cabine malgache et francophone; ce qui revêt une certaine importance pour la clientèle française. Celle-ci représente actuellement, de l’ordre de 20 % des réservations en moyenne sur une année.
LES QUATRE PROCHAINS NAVIRES
En mars 2008, sera livré le MSC-Poesia, le troisième paquebot de la classe du Musica; le quatrième et, a priori dernier de ce type, sera le Magnifica attendu en 2010. Il a été négocié avec Aker Yards aux alentours de 410 M€.
Entre temps devront être livrés en 2008, le MSC-Fantasia et en 2009, le MSC-Serenate. Ces deux jumeaux post-panamax de 333 m pour 3 300 couchettes basses réparties en 1 650 cabines dont 1 260 disposant d’un balcon, représentent une valeur d’un peu plus d’un milliard d’€, expliquait Pierfrancesco Vago lors de la signature du contrat chez BRS en novembre 2005 (JMM du 18-11-2005, p. 6).
À partir de la fin 2007, Aker Yards France fonctionnera à pleine charge jusqu’en 2010, expliquait M. Hardelay, p.-d.g. de la filiale.
Ayant exprimé clairement son inquiétude vis-à-vis de la reprise des Chantiers de l’Atlantique par Aker Yards, le p.-d.g. de MSC Croisières semblait, début mai, rassuré.
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Le marché français toujours riche d’un fort potentiel
Avec 27 000 couchettes basses vendues par MSC Croisières France, le marché français est le plus petit d’Europe, toutes proportions gardées, expliquait M. Py, nouveau d.g. ajoutant que le potentiel est “énormes”. Même remarque de la part du représentant en Belgique qui a vendu en 2006, 12 500 croisières. Le discours sur le potentiel perdure depuis une bonne douzaine d’années, sans arriver à se transformer en “machine à faire du cash” façon américaine. Les raisons invoquées perdurent également: l’image de marque de la croisière n’est pas précisément jeune; les agences de voyages ne proposent pas le produit, faute de le connaître; et, spécificité française, ces agences sont peu fréquentées par les candidats au voyage.
Si MSC semble ne pas avoir d’état d’âme en ce qui concerne la pertinence de sa distribution via les seules agences de voyages, la compagnie se dit décidée à faire de gros efforts d’information en direction de la clientèle finale et du personnel des agences de voyages. Costa France s’y était déjà essayé.
Ces efforts devront être rapidement couronnés de succès, car l’objectif commercial de MSC France est de vendre 40 000 à 45 000 couchettes basses, cette année.
En 2006, MSC Croisière “monde” avait vendu 500 000 couchettes basses dont 350 000 pour la Méditerranée. En 2007, Piersfrancesco Vago espère atteindre les 600 000 dont 420 000 en Mediterranée.
M.N.