Les présidents de région réclament une clarification des responsabilités

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Mardi 24 avril, six personnes se sont exprimées en tant que parties civiles. Il s’agit d’Yvon Bonnot, maire de Perros-Guirec et président de l’Association nationale des élus du littoral (Anel), Jacques Auxiette, président de la région des Pays-de-la-Loire, Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne, François Patsouris, vice-président de la région Poitou-Charentes, en charge du littoral, Alain Bourgrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et Pierrick Perrin, président de Vigipol, le Syndicat mixte de protection du littoral breton.

Yvan Bonnot est venu défendre le point de vue des communes touchées par la marée noire, les maires de ces communes renonçant à s’exprimer devant le tribunal de peur que le nom de leur commune ne soit associé à celui de pollution marine. Cette atteinte à leur image est un préjudice non quantifiable, mais réel, une baisse de fréquentation touristique ayant été constatée dans les mois qui ont suivi le naufrage.

Les présidents et vice-président des trois régions concernées par la marée noire ont exposé les préjudices entraînés par la marée noire qui a touché une cinquantaine de communes sur le littoral de la région Bretagne et quarante communes sur le littoral des Pays-de-la-Loire. Jacques Auxiette parle de 200 000 t de déchets mazoutés récoltées sur le littoral de sa région par, notamment, 22 600 bénévoles et de 36 730 oiseaux mazoutés. Moins touchée, la région Poitou-Charentes n’en a pas moins connu une baisse de 15 à 24 % du chiffre d’affaires de ses marins pêcheurs. La conchyliculture a été directement touchée dans l’immédiat et dans son image. Jean-Yves Le Drian a insisté sur l’image de région polluée qui colle à la Bretagne du fait de ces marées noires successives. Selon l’Observatoire national du Tourisme, la courbe de fréquentation de la région Bretagne qui s’est effondrée dans l’année qui a suivi le naufrage n’aurait toujours pas retrouvé le niveau d’avant la catastrophe.

À la question du président du tribunal sur les indemnisations reçues, Jacques Auxiette a répondu que sa région avait reçu une indemnisation partielle. Sur les 1 700 000 € réclamés au Fipol, celui-ci en aurait versé, à ce jour, 630 000.

L’indemnisation du préjudice écologique est plus difficile à chiffrer. Une étude sur cette donnée a été commandée à l’Inra, non par la région Pays-de-la-Loire, mais par une association dont la région est membre, a précisé Jacques Auxiette répondant à une question de l’avocat du Rina. Les représentants des trois régions ont indiqué s’être constitués parties civiles non seulement pour obtenir une indemnisation complète des préjudices économiques et écologiques subis, mais aussi pour "demander une clarification des responsabilités", a insisté Jean-Yves Le Drian.

"Un chasseur qui tue un oiseau d’une espèce protégée est puni de 9 000 € d’amende, il n’y a aucune raison pour qu’un pétrolier qui tue 42 000 oiseaux ne le soit pas", a fait remarquer Alain Bourgrain-Dubourg.

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