La sécurité au cœur des débats

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L’association française des capitaines de navires (Afcan) a tenu sa traditionnelle assemblée générale fin mars au Havre. Au terme de la réunion, Hervé Queré a été reconduit dans ses fonctions de président. Jacques Loiseau et Thierry Rossignol ont été désignés vice-présidents et Jean-Pierre Dalby, secrétaire général. Aujourd’hui, l’Afcan regroupe 350 adhérents, dont 140 navigants, soit près de 30 % des capitaines de la flotte de la marine marchande française. Le thème de la sécurité en mer a été largement débattu. "Un procès comme celui de l’Erika ou encore une affaire comme celle du MSC-Napoli ne peut que nous interpeller. Cela soulève le problème du remorquage sur ce type de navire. Il y a souvent une perte de temps et le temps est précieux. Nous voulons soumettre prochainement une proposition aux autorités. Il s’agit de voir se généraliser un système d’amarrage qui est obligatoire uniquement sur les pétroliers", indique Thierry Rossignol, qui préside aussi la confédération européenne des capitaines de navires. Il estime que, pendant plusieurs années, les instances internationales se sont focalisées sur la sécurité des pétroliers et ont délaissé les autres navires comme les porte-conteneurs. "Or ces navires sont de plus en plus gros. Ils peuvent avoir près de 20 000 t de soute. On ne répond pas réellement aux questions soulevées par la taille grandissante des navires et des porte-conteneurs en particulier. Dans la gamme des trois cents mètres, il y a également les minéraliers. Le matériel de sécurité est-il suffisamment fiable? Le capitaine dispose-t-il d’assez de moyens pour faire face à des responsabilités de plus en plus importantes? De croire que le capitaine est le seul maître à bord est une image partiellement fausse. Les contraintes économiques sont également de plus en plus lourdes." La responsabilité des capitaines est précisément un autre sujet qui a été débattu. Les officiers de la marine marchande sont en effet en première ligne lorsque des affaires sont portées en justice. "Il est normal de vouloir se protéger. En matière de sécurité, nous ne sommes que des généralistes. Il existe des lacunes en matière réglementaire ou technique… La réglementation actuelle n’envisage pas le navire de sa construction à sa démolition. C’est un outil qui doit pourtant être pris en compte en terme de durée de vie", rappelle Thierry Rossignol. Il indique que le code disciplinaire et pénal de la marine marchande doit être modifié. "Nous ne serons plus forcément jugés par nos pairs", déplore-t-il. Même si l’âge moyen des navires français reste jeune, de cinq à sis ans, des progrès reste à faire. Les membres de l’Afcan aiment le répéter, dans le transport maritime, il y a les bons et les mauvais.

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