Issue du rachat de plusieurs entreprises de manutention bordelaises, Sea-Invest s’est imposée comme le leader de la manutention au PAB.
Hormis, les céréales et les liquides dont le pétrole, il assure 80 % du trafic manutentionné à Bordeaux, tant à l’import qu’à l’export, soit un tonnage équivalent à 1,5 Mt par an. Près de 95 % des vracs solides (agroalimentaire, charbon, engrais, minerais, argile), la majorité des conteneurs et 50 % des bois à l’import passent entre les mains de ses dockers. Activités auxquelles s’ajoutent la manutention de l’A 380 et bientôt le diester de Saipol. Offensive, l’entreprise n’a cessé, depuis 2002, d’agrandir et de moderniser ses installations sur le terminal de Bassens, assurant au-delà de la manutention, le stockage, le conditionnement, le criblage et le mélange des produits ainsi que leur livraison. Près de 32 M€ ont été investis par l’entreprise (2007 compris) pour réorganiser les postes par type de produits (pôle agroalimentaire, pôle engrais, pôle conteneurs, pôle petits vracs), acheter des bandes transporteuses, stackers et trémies, rénover des hangars et en construire trois autres neufs afin d’atteindre une surface couverte de 100 000 m2, sans oublier les derniers investissements pour le trafic de laitiers de Lafarge Ciments.
"On s’intéresse à tout. Quand on reçoit des directeurs de ports étrangers, ils sont surpris de voir comment on peut faire cohabiter autant de trafics sur une surface réduite", se félicite Franck Humbert, directeur de Sea-Invest Bordeaux. La confiance est en effet à l’ordre du jour dans cette entreprise dont le total manutentionné augmente au fil des ans. "Ça dépend des années et des produits. En 2006, on a perdu sur les importations de tourteaux de soja et le trafic phosphate, mais il y a eu, en revanche, une hausse des trafics conteneurs, du ciment et du bois. Je suis assez optimiste sur le futur même s’il y a des incertitudes sur le trafic des tourteaux de soja. Le trafic conteneurs de CMA correspond désormais à 500 EVP par semaine contre 400 l’an dernier. Nos investissements pour le pôle engrais a eu des répercussions et, cette année, nous attendons le trafic de laitiers de Lafarge", constate Franck Humbert. "Mais en termes de développement, ce ne sera qu’à la marge. Le problème d’un port comme Bordeaux, c’est que nous n’avons pas de trafic qui dépasse les 400 000 t par type de produit, ce qui nous pose des problèmes de gestion. Sinon, il reste du terrain, près de 25 000 m2, pour accueillir des industriels."
Chez Sea -Invest, durant 2007, les investissements se poursuivent à hauteur de 10 M€ pour notamment des cuves de stockage d’huiles brutes raffinées pour le diester de Saipol et de 7 M€ pour la construction d’un nouveau hangar destiné à de la marchandise diverse. "La possibilité récente de passer des contrats de location de terrains à long terme avec le port nous incite à investir. C’est bien pour l’industriel comme pour le port qui auparavant était condamné à faire des appels d’offres et des procédures qui duraient très longtemps. Cela crée plus de réactivité pour recevoir un client. Permettre aux industriels d’investir, c’est une petite révolution pour les ports français."
Activité stable pour Balguerie
La société Balguerie, dont les activités principales sont la commission au transport, agent maritime de ligne et consignataire de navires (1), assure également plus de 20 % de la manutention au PAB. La moitié concerne les importations de bois du Nord, suivie par des trafics pâtes à papier et petits vracs ne nécessitant pas de bandes transporteuses. Balguerie effectue également la manutention de conteneurs au Verdon à travers l’organisme VAT, Verdon Aquitaine Terminal, qui réunit une cinquantaine de dockers dont une quinzaine employée par Balguerie. Selon Jean-Charles Saignol, directeur de Balguerie, l’activité manutention de l’entreprise reste stable depuis 10 ans. "Il y a 10 ans, on était six ou sept manutentionnaires, mais il y avait plus de marchandises diverses. Au fil des ans, on arrive à équilibrer l’activité entre perte et gain de marchés. Il y a des années exceptionnelles comme celle avec les bois de tempête exportés depuis le PAB. L’arrivée de Stora Enso, venu de La Rochelle, a permis aussi de développer la manutention des bois du nord de l’Europe. En revanche, on vient de perdre récemment 50 000 t de krafts expédiés désormais par Smurfit via la route… À Bordeaux, il y a relativement peu de choses, donc tout compte." Axant ses priorités davantage sur ses autres activités, l’entreprise n’envisage pas d’investir dans la manutention. "Il n’y a pas de place pour deux, donc on reste sur ce qu’on fait, sans investissement particulier", ajoute Jean-Charles Saignol.
1) Bordeaux représente 17 % de l’activité commissionnaire au transport de l’entreprise, notamment dans l’expédition de conteneurs vers les Dom Tom. Sous sa casquette, agent de ligne régulière, Balguerie traite à Bordeaux 200 navires par an.