La société de lamanage de Bordeaux et la société de remorquage Thomas ont connu, en 2006, une activité assez stable. Le premier trimestre 2007, en revanche, se traduit par un recul de 8 % pour les lamaneurs et de 5 % pour la société de remorquage. Des chiffres qui refrènent l’optimisme quant à l’avenir du PAB. "Il y a bien sûr le nouveau trafic de Lafarge Ciments, mais ça ne comble pas le déficit sur les céréales et les hydrocarbures.Depuis trois ans, on attend toujours l’arrivée du trafic granulats. Les autres projets sont à plus long terme, rien ne va vraiment bouger dans les deux ans à venir", constate Alain Chalmé, directeur de la société de lamanage qui emploie moins d’une vingtaine de salariés. "La stratégie adoptée par le port n’est pas à mettre en cause, c’est la loi du marché, notamment sur les céréales et les hydrocarbures. Du côté de la direction portuaire, on sent un dynamisme nouveau, une volonté forte d’aller de l’avant et de s’entendre enfin avec les politiques", précise le directeur de la société de lamanage qui devrait se doter cette année d’une nouvelle vedette.
Claude Thomas, p.-d.g. de la société Thomas se réjouit, quant à lui, de la clarté des choix stratégiques du port et de leur ultra-réactivité. Selon lui, le PAB va vers un développement régulier et peut réserver de bons projets. Dans cette optique, le souci d’améliorer la productivité du remorquage est devenu une priorité, d’autant que leur flotte a connu quelques avatars en 2006. L’été dernier, l’un de leur remorqueur, le Margaux, a coulé et dut être remplacé en urgence par un remorqueur descendu de Rouen. "Tout s’est fait rapidement lors de notre installation à Bordeaux, on n’a pas eu d’autre choix que de prendre des remorqueurs d’occasion. À cause de cet incident, on a fait accélérer la construction d’un remorqueur neuf, ultramoderne et d’une force de traction de 40 t, qui devrait être livré en septembre. On projette, dans les années, à venir d’en acheter un second. Maintenant qu’on commence à bien connaître le port et ses attentes, on peut partir sur une vraie montée en puissance. Avec ses remorqueurs de dernière génération, on passera aussi à des équipes de 3 personnes au lieu de 4." Une éventuelle augmentation du trafic, liée par exemple, à l’arrivée de 4Gas, n’effraie pas le p.-d.g. outre mesure. "On anticipe et on peut être en capacité de gérer un terminal méthanier. Depuis le début, on s’est amélioré et l’on a fait nos preuves. La concurrence ne nous fait pas peur, elle est même saine."
Christian Reux, lui, tout juste élu président du syndicat des pilotes depuis la fin mars, estime "qu’il y a de bonnes chances pour que l’implantation d’un terminal gaz se fasse ainsi que le trafic d’importation de granulats pour les infrastructures routières. On peut aussi compter sur le trafic de laitier de Lafarge Ciments. On espère la reprise du transport de l’A 380, à la rentrée 2007. En revanche, les céréales continuent de baisser ainsi que les hydrocarbures. Enfin, on ne sait pas ce que donnera le rachat de Shell par la CIM. En bref, il y a beaucoup d’espoirs sur beaucoup de choses, mais rien de concret maintenant", indique Christophe Reux. Il reprend un Syndicat touché par la baisse du trafic de ce premier trimestre. "Mars a été très faible. On a fait, en entrée, moins de 100 navires, ce qui est rare. Depuis l’incident d’Ambès, les exportations de pétrole brut ont cessé. C’est aussi lié à la baisse des entrées d’hydrocarbures, mais pas seulement", s’interroge Christophe Reux. Cette chute en ce début 2007 s’ajoute à une baisse en 2006 de 3,4 % du nombre de navires pilotés. Selon le Syndicat, elle s’explique par une baisse générale répartie dans plusieurs trafics: hydrocarbure, céréales, engrais, charbon. "Seuls les conteneurs ont progressé, mais leur trafic reste marginal", explique Christophe Reux, qui espère tout de même, pour "2007 un trafic équivalent à 2006".