Depuis la fermeture des raffineries pétrolières dans la région, le Port autonome de Bordeaux peine à retrouver les 10 Mt par an réalisées dans les années quatre-vingt. Il continue d’osciller entre 8 et 9 Mt. Malgré une remontée en 2005 à 8,7 Mt, 2006 dépasse à peine les 8,2 Mt. Le PAB, entre 2005 et 2006, a, en effet, perdu un trafic de 458 000 t, soit − 5,27 %. Cette baisse s’explique en grande partie par la baisse des importations et exportations d’hydrocarbures qui représentent plus de la moitié du trafic global. Cette perte est estimée à 367 000 t. Elle est d’autant plus conséquente que 2005, marquée par le renouvellement des stocks et un hiver froid, avait enregistré une hausse inhabituelle du trafic d’hydrocarbures. Durant 2006, les céréales et graines oléagineuses, autre grand courant, ont continué à chuter. Représentant 1,19 Mt en sortie, soit 15,7 % du trafic global du PAB, les céréales sont en baisse de − 6,53 %. La crise aviaire et la baisse de consommation de volailles, ont eu, elles, pour conséquence un trafic de tourteaux et d’huiles chiffré seulement à 472 000 t, soit 68 500 t de moins par rapport à 2005. Le tonnage des engrais a baissé, en raison de la fermeture de l’usine Soferti, dans des proportions équivalentes, moins 65 700 t environ, pour atteindre les 615 000 t en 2006. Moins 38 000 t également pour le trafic charbon et coke de pétrole entre 2005 et 2006. Près de 44 000 t ont été perdues également concernant les exportations de ferrailles concurrencées par la route.
Certaines pertes ont cependant été compensées par des secteurs dynamisés. Le trafic conteneurs, qui représente 6,8 % du trafic global du port, s’illustre par un taux record dans l’histoire du PAB. Plus de 54 600 EVP ont transité par le Verdon et Bassens, les deux terminaux conteneurs, soit une hausse de 8,4 %, s’expliquant par la conquête de nouveaux marchés sur la route.
Plusieurs milliers de tonnes ont été gagnées en parallèle sur d’autres produits, notamment les matériaux de construction: les importations de bois sciés du Nord ont augmenté (+ 6,67 %) et celles de sable, graviers, argile, scories ont généré un trafic de 153 000 t alors qu’il était quasiment inexistant en 2005. Même chose pour le ciment qui a atteint 80 000 t environ en 2006 contre 9 000 t en 2005 et le clinker. On note, enfin, une hausse de 8 % des entrées de produits chimiques et des huiles liées aux biocarburants
1er trimestre 2007: − 9,3 %
Grâce aux nouveaux trafics de laitiers de Lafarge Ciments et de bitume avec la Screg, en misant également sur la progression de la filière biocarburant et peut-être avec les importations de granulats marins, le port table, en 2007, sur un trafic de 8,4 Mt. Mais le premier trimestre 2007 risque de contredire ces prévisions. Avec moins de 2 Mt réalisées, il indique une chute de 9,3 % du trafic global par rapport au premier trimestre 2006. La cause principale réside dans la chute de 200 000 t des entrées de produits raffinés, soit une baisse de 19 % due à un hiver doux qui a réduit la consommation de fioul dans l’hinterland. Les importations de tourteaux et huiles continuent de même à régresser ainsi que celles de gaz de pétrole liquéfié. Côté exportations, les incidents sur le site de stockage de SPBA ont réduit les sorties de pétrole brut de 80 %. D’autres produits sont également touchés en sortie: huiles, papiers et cartons, terre réfractaire.