Tous y croient dur comme fer, communauté industrielle portuaire, dirigeants du port et industriels impliqués. Le Verdon, avec ses centaines d’hectares libres, ses anciens aménagements pétroliers disponibles, ses tirants d’eau de 12 m, son accès direct sur l’Atlantique, fait figure de candidat idéal pour installer un terminal méthanier. Déjà, en 1999-2000, Total et GDF, avaient mené des études et envisagé de s’y implanter. Le projet n’a pas abouti, mais la demande de cette énergie fossile ne cessant de croître, d’autres candidats se sont portés sur les rangs. L’un des projets les plus avancés est mené par 4Gas, société hollandaise, née de la scission des actifs GNL de la compagnie pétrolière Petroplus et détenue désormais par les actionnaires principaux Carlyle et Riverstone. L’implantation d’un trafic méthanier au Verdon leur permettrait d’accéder au marché français, espagnol et italien. 4Gas table, en effet, sur une augmentation de la consommation de gaz en France de 2 % par an jusqu’en 2030. Dans le cadre de ce projet nommé Pegaz, près de 2 à 3 Mt de GNL transiteraient par le terminal du Verdon (voir interview ci-dessous). D’un rapport équivalant à 1 euro la tonne, le chiffre d’affaires du PAB pourrait rondement prospérer. En contrepartie, 14 millions d’investissements sont programmés dans le cadre du contrat de projet 2007-2013 afin de rénover les quais et moderniser l’appontement, construit en 1933 et désaffecté depuis la fermeture des raffineries girondines.
Endesa France (ex-Snet), dont les capitaux sont détenus majoritairement par l’espagnol Endesa, a également signé, en novembre dernier, une convention de réservation de terrain de 15 ha au Verdon pour y aménager un terminal de stockage et de regazéification de GNL. Contrairement à 4Gas, qui met ses cuves à destination de clients, mais n’achète ni de vend de gaz, Endesa, lui, est un des acteurs majeurs du marché de l’électricité, exploitant de centrales thermiques, de parcs éoliens, et projetant la construction d’une centrale au gaz à proximité de Lacq. Il aurait d’ores et déjà des clients, mais son projet reste néanmoins flou. La bataille boursière pour le rachat d’Endesa, auxquelles se livrent actuellement l’énergéticien allemand E-On et BP Acciona et Enel, laisse planer un doute, pour l’heure, sur la concrétisation du projet du Verdon.