L’A 380: un long fleuve trop tranquille

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Les problèmes de fabrication des câblages électriques des tronçons de fuselage confiés surtout à l’usine de Hambourg ne cessent d’avoir des répercussions. Outre les retards de livraison des avions et les menaces sur les emplois dans le groupe, la logistique, présentée au début du projet, comme "exceptionnelle" a pris du plomb dans l’aile. Transport maritime et fluvial, notamment, en font les frais. En effet, en 2006, cinq avions seulement, contre huit prévus, ont été acheminés à Pauillac depuis les différentes usines européennes (Hambourg, Saint-Nazaire, Mostyn, Cadiz) et transportés par barge entre Pauillac et Langon. Avec les années, l’écart, comparé au prévisionnel, se creuse. "En 2007, 8 avions seront livrés au lieu de 22. En 2008, ce chiffre passe à 16 avions contre 32 prévus et en 2009, 32 au lieu de 43 (1). Ce n’est qu’en 2010, qu’on rattrapera le rythme de 48 avions par an planifié au départ du projet", spécifie Daniel Boutonnet, responsable "Transport surface" à Airbus.

Afin de gérer cette sous-activité et "de garder l’outil de transport à un bon niveau de performance", les équipages du Breuil et du Brion, les deux barges fluviales, propriétés de la société d’armement Socatra, se sont occupés en participant à des séances de simulation pour les approches délicates du Pont de Pierre à Bordeaux et de Langon. Le Ville-de-Bordeaux, ro-ro armé par Louis Dreyfus, qui fait office de "bus de ramassage" entre les usines européennes et Pauillac, a, lui, été sous-loué, notamment pour le transport de voitures entre Vigo et Saint-Nazaire. "Pour le transport maritime des éléments de l’A 380, on avait affrété un autre navire, le Nordia, un roulier plus petit que le Ville-de-Bordeaux. Là encore, on est obligé de le sous-louer, sans doute, jusqu’à la mi-2008. On aurait pu se passer de l’affréter", spécifie Daniel Boutonnet.

Deux navires en construction

Tirant les leçons des retards successifs, Airbus a décidé de revoir sa logistique maritime. Deux navires sont actuellement en construction sur le chantier naval Singapour Technologie Marine, des rouliers de 120 m de long et 21 m de large, qui seront livrés à la mi-2008 et début 2009. "Au départ, on avait prévu deux navires comme le Ville-de-Bordeaux qui assureraient le ramassage dans les différentes usines. Désormais, on table sur trois bateaux avec des rotations séparées. Le Ville-de-Bordeaux fera Hambourg, Saint-Nazaire, Pauillac, l’un des futurs rouliers assurera le trajet Mostyn–Pauillac et l’autre Cadiz-Pauillac. Cela permettra plus de flexibilité et rapidité si un retard de fabrication dans l’une des usines se reproduit", explique Daniel Boutonnet. "Mais, on est confiant. On est en train de relancer la machine. Les problèmes de fabrication sont résolus. Le plus difficile reste de synchroniser la production dans les différentes usines européennes, dont certaines avaient ralenti le rythme."

1) En 2004, Airbus annonçait même atteindre le rythme maximum de 48 avions par an transportés en 2008/2009.

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