Le 28 mars, Blue Ocean Wireless (BOW) spécialisée dans le développement des moyens de communication de la marine marchande annonçait le lancement du premier réseau GSM au monde destiné aux navigants embarqués sur les navires marchands ou sur les grosses unités de plaisance. Ces derniers pourront utiliser leurs téléphones mobiles en pleine mer pour téléphoner, recevoir des appels et des SMS et naviguer sur l’Internet.
Co-filiale de la société de capital-risque Claret Capital et d’Altobridge, spécialisée dans les communications aériennes et marines, BOW utilise la technologie de la seconde. Il s’agit d’installer un réseau cellulaire couvrant le navire. Ce réseau se connecte via les satellites d’Inmarsat aux réseaux terrestres, en fonction des besoins et non pas de façon permanente. Le tout à un prix abordable, affirme Blue Ocean, sans autre précision.
À bord, la station radio est toute petite et issue des nanotechnologies. Sa installation est à la portée de n’importe quel technicien spécialisé dans les communications marines.
SUIVI DES CONTENEURS INDÉPENDAMMENT DU TRANSPORTEUR
Grâce à l’identification par radiofréquence, la fameuse RFID, il sera possible, affirme BOW, de suivre les conteneurs embarqués, de façon fiable et indépendante. Le chargeur ou le réceptionnaire pourront ainsi connaître la position exacte de leurs marchandises, la température, voire le taux d’humidité ou si les portes ont été ou non ouvertes. BOW se garde bien de tirer explicitement toutes les conclusions que son produit peut susciter. Il sera en effet, semble-t-il possible de vérifier en temps réel et facilement la réalité des affirmations des compagnies relatives au respect de leur délai de transport.
LE FACTEUR HUMAIN PROBABLEMENT OUBLIÉ
Enthousiasmé par son service, Domhnal Slattery, président de BOW n’hésite pas à dire que "la possibilité de communiquer avec les amis et les proches est d’importance capitale pour les navigateurs, étant donné les longues périodes de temps qu’ils sont obligés de passer loin de chez eux. La réaction des équipages des navires sur lesquels nous avons effectué les essais a été extrêmement positive et nous sommes convaincus qu’il y aura un marché durable pour ce produit”.
"Tant qu’il s’agit de recevoir de bonnes nouvelles, ce nouveau dispositif paraît très intéressant”, expliquaient deux anciens officiers, responsables d’exploitation de compagnies françaises, questionnés le 3 avril, lors du dîner d’Armateurs de France. "Mais en cas de mauvaises nouvelles, l’utilisation du portable en pleine mer peut poser des problèmes importants", ajoutaient-ils. En effet, il était d’usage qu’en cas de problème lourd survenant dans la famille d’un navigant, la compagnie prévienne le commandant qui se charge de transmettre l’information avec tact et un minimum de bon sens. "Déjà avec l’internet, nous avons des problèmes à bord, car à la suite d’une mauvaise nouvelle, l’un de nos navigants s’est enfermé dans sa cabine sans que personne ne sache, et pour cause, que ça n’allait pas", raconte l’un des deux interlocuteurs; "avec le portable en haute mer, cela risque d’être pire. Le bon usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) reste à trouver, estimait le médecin militaire Bernard Sicard en mai 2005 lors du 6e séminaire sur les facteurs humains dans les marines de guerre (JMM du 3-6-2005, p. 9).
Le câblier Ile-de-Batz en escale à Brest entre deux missions
Jumeau de l’Île-de-Bréhat, basé à plein temps à Brest, le câblier Île-de-Batz a rejoint le port du Ponant après un périple de plus 6 000 milles qui a duré 18 mois. Armé par Louis Dreyfus Armateurs et exploité par Alcatel-Lucent, il avait auparavant procédé à la mise en place d’un câble reliant Suez aux îles Maldives. Après un arrêt technique à Marseille, le câblier avait repris la mer pour Vigo, pour charger 90 km de câbles qui ont été débarqués à Brest.
L’Île-de-Batz a ensuite rejoint l’Angleterre pour préparer sa prochaine mission “Globalcom” dont l’objectif est de relier le Royaume-Uni au Nigeria, soit 4 000 km de câble desservant également des pays comme l’Espagne, le Portugal, le Maroc et la Mauritanie. Dans un premier temps, le câblier va utiliser un grappin remorqué sur le fond pour accrocher tous les anciens câbles inutilisés qui traversent le tracé prévu, et ce, jusqu’à la limite du plateau continental, soit 350 km à partir de Bude en Cornouaille britannique. Objectif: nettoyer un couloir de 500 m de large sur lequel sera ensouillée puis recouverte la future liaison.