Le rapprochement de DCN, groupe à capitaux publics, et de l’équipementier privé de sécurité et de défense Thales est entré en vigueur fin mars. Il avait été autorisé par la loi le 30 décembre 2004 et approuvé par l’État le 15 décembre 2005. Les partenaires sociaux ont été consultés jusqu’en octobre 2006. L’avis favorable de la Commission européenne a été obtenu le 19 mars 2007 et celui de la Commission française des participations et des transferts le 23 mars. Le président-directeur général de DCN, Jean-Marie Poimbœuf, et celui de Thales, Denis Ranque, ont exposé ce projet dénommé"convergence", au cours d’une conférence de presse le 2 avril à Paris.
"C’est un accord gagnant-gagnant dans le respect des deux parties, a déclaré Denis Ranque, ce projet industriel s’inscrit dans le mouvement de consolidation de la construction navale au niveau européen. Les perspectives commerciales sont prometteuses."
Aux termes de cet accord industriel et commercial, DCN acquiert 100 % de Thales Naval France hors équipements pour 514 M€, les 50 % de Thales dans leur co-entreprise à l’export Armaris et les 35 % de MOPA2 (projet de 2e porte-avions). De son côté, Thales achète 25 % de DCN pour 569 M€ et lui verse une soulte de 55 M€. Ensuite d’ici deux à cinq ans, Thales pourra porter sa participation à 35 % par apport d’actifs européens et l’exercice d’une promesse de vente consentie par l’État. "Avec 35 %, Thales aura le co-contrôle équivalent à une joint-venture à 50-50, a indiqué Denis Ranque, c’est un poids très fort dans les discussions européennes. Cela conduira l’État français à descendre à moins de 65 %." Thales dispose d’un droit de préemption sur les titres de DCN en cas de cession par l’État.
SYNERGIES
Jean-Marie Poimbœuf a souligné les synergies attendues du projet "convergence".
La première est commerciale. DCN, Armaris et Thales Naval France seront intégrés pour proposer des offres plus optimisées. DCN profitera du réseau de Thales. Ensuite, les équipes et les projets (systèmes) seront regroupés en une seule direction pour plus d’efficacité. En outre, sur le plan industriel, les études de recherche et développement seront harmonisées pour éviter les doublons et faire bénéficier les deux partenaires des retombées. De plus, l’accord de mobilité entre Thales et DCN ouvre à leurs personnels un champ d’évolution de carrière plus vaste. Enfin, en matière d’achat, chacun fait bénéficier l’autre de la préférence à qualification égale pour proposer des navires armés avec des équipements intégrés. "DCN doit se développer en valorisant ses métiers et ses outils industriels, a conclu Jean-Marie Poimbœuf, et Thales, auprès de l’État, profitera d’une aide considérable dans le domaine des navires armés et des services".