Le musée national de la Marine organise, à Paris jusqu’au 1er octobre, une exposition sur un siècle de bateaux jouets.
Quelque 350 objets, œuvres et documents présentent, sur 1 000 m2 dans la salle Nautilus en sous-sol, l’évolution du bateau jouet en Europe. Un audio-guide en quatre langues (français, anglais, allemand et espagnol) commente cette exposition, agrémentée de courts films d’époque, aux visiteurs de tous âges. "C’est une première mondiale sur ce thème et sur cent ans, souligne le commissaire de l’exposition Didier Frémond, le jouet, c’est la transmission d’une passion aux générations suivantes."
Toutefois, le jouet suit la mode, l’esthétique et le progrès technique du temps. Les premiers bateaux, à roues pour le jeu en appartement ou navigant sur un plan d’eau, sont réalisés en fer-blanc de façon artisanale vers 1830 aux États-Unis et en Europe, parallèlement à la généralisation de la machine à vapeur. Par la suite, les fabricants allemands et français rivalisent avec succès: le chiffre d’affaires de l’industrie du jouet se trouve multiplié par sept entre 1849 et 1900. Les livres d’enfants permettent de découvrir les enjeux de la marine et le jouet conditionne la profession future. De plus, les bateaux jouets deviennent des objets mécaniques et scientifiques et leur propulsion évolue: horlogerie, vapeur et électricité. Le navire fait l’actualité dans les journaux à partir de 1890, mais cède la place à l’avion dans les années 1930 puis à l’espace après 1950. Le jouet suit le mouvement.
UN ALBUM ET UN LIVRE
Un album et un livre complètent cette exposition.
L’album illustré retrace l’histoire du bateau jouet sur le plan technique et du point de vue social.
Le livre présente les interrogations et les réflexions que suscite cette "marine de l’enfance". Ainsi, Jac Remise explique pourquoi et comment pendant quatre décennies il a constitué une collection, acquise par le musée national de la Marine en juin 2006. L’arche de Noé a tellement de succès depuis le milieu du XIXe siècle qu’elle est encore fabriquée de nos jours, surtout en Allemagne et en Autriche. Les bateaux flottants métalliques (paquebots et cuirassés) de près d’un mètre de long, fabriqués en Allemagne entre 1850 et 1914, sont devenus des pièces de collection… aussi chères qu’une ou même plusieurs voitures d’aujourd’hui! En Grande-Bretagne, le bateau jouet donne naissance au modélisme, où la miniature se rapproche de la réalité. En 1901, le préfet de Paris Louis Lépine crée le concours qui porte son nom pour relancer l’artisanat du jouet menacé par l’industrie. Le bateau jouet, y compris à voiles, inspire peintres et photographes.
Les illustrations du livre "Bateaux jouets (1850-1950)" font revivre l’essor industriel et scientifique. En cent ans, la pérennité du bateau jouet disparaît progressivement au profit de la nouveauté et de la variété. Le jouet participe en effet à l’éducation de l’enfant, désormais au centre des attentions et des espoirs de la société.
– q Bateaux jouets (1850-1950)
Paris, jusqu’au 1er octobre
Musée national de la Marine
Tél: 01 53 65 69 69 – Fax: 01 53 65 69 65 –
– L’album "Bateaux jouets (1850-1950)" est édité par le musée national de la Marine. 24 pages illustrées/5 €
Le livre "Bateaux jouets (1850-1950)" est réalisé par le musée national de la Marine et les éditions du Chène.
192 pages/39,/90 € – ISBN: 978-2-901421-31-3