L’information sur une fuite à la mer passe mal

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Le 3 avril, quatre personnes interrogées ont donné leurs témoignages, parfois contradictoires: Nicolas Pechoux, salarié de Total Oil Trading, Éric Gergaud, de l’agence maritime Pommé, Mohammed El Filali, agent consignataire, salarié de l’agence Stockaloire et Dirk Martens, responsable au front-office du groupe Total de l’ensemble des expéditions en cours.

Nicolas Pechoux a expliqué au tribunal comment se déroulait une procédure d’affrètement. Au président qui lui demande quel était son interlocuteur, il précise qu’il s’agissait "de la société Selmond, société qui a la gestion nautique du navire au moment où l’on contracte".

Il a expliqué que lors de sa consultation de la base SURF pour examiner si un navire était acceptable, si la réponse était "yes", il n’ouvrait jamais la seconde fenêtre pour avoir des informations supplémentaires.

Éric Gergaud explique ensuite, dans sa déposition, qu’il avait été joint le 11 décembre, à 19 h 11, par M. Mendolia, membre de la cellule de crise de Panship, afin d’organiser l’escale de l’Erika à Donges. Il affirme que M. Mendolia lui a alors parlé de fissure sur le pont et de "quelques mètres cubes à la mer". Antonio Pollara, appelé à la barre, confirme sa première déposition selon laquelle M. Mendolia n’aurait jamais parlé de ces fuites à la mer. Mohammed El Filali, appelé à son tour à témoigner, déclare que Éric Gergaud ne lui a jamais parlé de pollution.

Ce dernier affirme dans sa communication avec Dirk Martens lui avoir parlé et de la fissure sur le pont et de fuites à la mer. Dirk Martens nie lui aussi avoir reçu d’Éric Gergaud cette information.

Dirk Martens explique qu’il a joint le cdt Mathur le 11 décembre vers 21 h 30; celui-ci, rassurant, lui parle de "crack" sur le pont, mais pas de fuite à la mer. Il lui donne l’impression de maturité dans sa gestion de la situation, gestion qu’il comprend puisqu’il a été commandant de pétrolier durant sept ans. Il reçoit alors un message de Éric Calonne, destinataire des appels d’urgence chez Total, lui disant que l’Erika aurait envoyé un May Day et qu’il lui demandait de le vérifier. Il pense qu’il s’agit du May Day annulé de midi et déclare à Éric Calonne: "Le capitaine est supposé savoir ce qu’il doit faire, il ne faut pas trop le surcharger de communications." Éric Calonne joint alors Andrew Pollar, l’adjoint de Dirk Martens et responsable du suivi de la cargaison. Il rappelle Martens, rassurant. Pour Dirk Martens, les choses en resteront là jusqu’au lendemain matin. Interrogé par les parties civiles, il souligne qu’il a rempli ce soir-là son rôle de "shipping operations manager", compétent donc pour les aspects commerciaux, mais qu’il n’a jamais donné de consigne nautique au cdt de l’Erika. "Ma tâche était de porter assistance à Éric Calonne."

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