Cet ouvrage relate l’exploration du Pacifique par les navigateurs français aux XVIIIe et XIXe siècles.
Découvert en 1520 par le Portugais Magellan, cet océan fait l’objet, pendant plus de deux cents ans, de visées commerciales par les Espagnols, les Hollandais, les Français et les Anglais. Mais au Siècle des lumières, il s’agit de faire progresser la connaissance. Les explorations maritimes prennent alors une tournure scientifique. Géographes et hydrographes sont chargés de lever des cartes. Naturalistes et botanistes doivent évaluer la qualité des ressources des régions à découvrir. Autre nouveauté: la violence à l’égard des indigènes est prohibée. Le voyage autour du monde de Bougainville, qui redécouvre Tahiti un an après l’Anglais Wallis, donne naissance au mythe du "bon sauvage". Un autre Anglais fameux, Cook, effectue trois voyages dans les mers du Sud et emmène aussi des peintres pour rapporter des souvenirs visuels des contrées visitées. Son massacre par les insulaires d’Hawaï commence à mettre à mal le mythe. En 1785, Louis XVI, passionné de géographie, charge Lapérouse de remplir une mission particulièrement complexe: longue navigation de l’Alaska à l’Australie en passant par la mer du Japon, la Micronésie et la Nouvelle-Zélande; évaluation du commerce occidental; étude du climat et des productions des îles du Pacifique ainsi que les mœurs des habitants et les points communs aux peuples civilisés; estimation de l’influence des marchandises européennes sur les modes de vie locaux. Mais quatre ans plus tard, les navires Boussole et Astrolabe ne sont pas de retour. L’engouement pour cette expédition est tel en France qu’en 1792 le gouvernement révolutionnaire en envoie une autre, commandée par D’Entrecastreaux, pour les retrouver… sans succès.
Sous le Consulat, Bonaparte envoie Baudin, ancien officier de la Marine royale et de la marine marchande, reconnaître les côtes Ouest et Sud de l’Australie en deux campagnes (1800-1802 et 1802-1804). Sous la monarchie de Juillet (1830-1848), les expéditions scientifiques présentent également des aspects ouvertement commerciaux et diplomatiques. Dumont d’Urville, dernier explorateur français du Pacifique, va jusqu’en Antarctique (1840). L’auteur du livre, Julia Ferloni, est professeur d’histoire et diplômée de l’École du Louvre. Sa narration de la saga française dans le Pacifique se lit comme un roman, rendu encore plus vivant par l’abondance de dossiers, cartes et aquarelles d’époque.
De Lapérouse à Dumont d’Urville
Julia Ferloni
Éditions de Conti
128 pages couleur/26 €
ISBN: 2-35103-004-4