L’audience du 14 mars a porté sur l’après-midi du 11 décembre 1999 lorsque l’Erika a subitement pris de la gîte et les messages envoyés par son commandant, par Antonio Pollara (représentant du gestionnaire technique), Giuseppe Savarese (propriétaire du navire), Mauro Clemente et Alessandro Ducci, (affréteurs à temps du navire) en conformité ou non avec les stipulations du code ISM et du plan Sopep (Shipboard Oil Pollution Emergency).
Selon le code ISM, sur la sécurité maritime, toute compagnie maritime doit désigner à terre une personne que le capitaine devra joindre en cas de menace sur la sécurité et de danger de pollution. "Quelle était la personne désignée?", demandait le président Parlos à Antonio Pollara, car "vous avez varié dans vos déclarations au juge". Antonio Pollara répondait qu’il était le substitut du capitaine Mitrano, ce qu’aucun document n’indique.
CODE ISM OU PLAN SOPEP?
"Le commandant Mathur a-t-il adressé son message à Panship en référence au code ISM ou au plan Sopep?", lui demandait-il alors. Le plan Sopep concernant la prévention de la pollution, un télex envoyé au titre du plan Sopep aurait signifié que le capitaine considérait la cargaison de fioul menacée. "Les deux sont liés", répond Antonio Pollara.
Le président s’est ensuite étonné que Antonio Pollara joigne à partir de 15 heures le P & I Club, Giuseppe Savarese, la RINA et Alessandro Ducci, tardant ainsi à prendre contact avec le commandant Mathur et les autorités françaises. Antonio Pollara répondait que selon le plan Sopep, c’était au commandant du navire de les informer et qu’il en avait chargé Stocka Loire, son agent maritime sur place. "N’était-il pas plus simple de les contacter directement ?", s’interrogeait le président Parlos. À l’avocat qui s’étonnait que les autorités françaises n’aient été contactées qu’à 18 h 42, il répondait: "Durant quatre heures j’ai alerté d’autres personnes car il n’y avait pas urgence."
Le président s’est ensuite intéressé à l’emploi du temps de Giuseppe Savarese qui n’a estimé nécessaire de joindre ni les autorités françaises, ni l’affréteur Total. Pour Alessandro Ducci, directeur d’Amarship, comme pour Antonio Pollara, c’était au commandant Mathur de prévenir et les autorités françaises et Total. "Ne pensez-vous pas que dans la situation du navire vous deviez l’épauler?", leur fait remarquer le président Parlos.