Le message d’alerte tarde

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L’audience du 20 mars a examiné la tranche horaire entre 18 h 32 et 21 heures. Le président Parlos a de nouveau interrogé Antonio Pollara sur son absence de communication directe avec les autorités françaises. Pour sa défense, celui-ci a répliqué qu’il avait chargé M. Gergaud, un employé de l’agence Pommé, agent général de l’armateur, contacté par Mendolia, membre de la cellule de crise de Panship, de joindre les autorités françaises.

À 18 h 32, le commandant Mathur envoie par Inmarsat A un message à Total qui ne sera capté que plus tard. À 19 h 46, il adresse un telex à Total, pour informer de la situation du navire, notamment de fuites internes de la marchandise entre des cuves et des ballasts. Dans ce message aucune mention de pertes de marchandise en mer n’est signalée. Le message précise aussi que la gîte a été rétablie. Une copie de ce telex est envoyée à Panship et une autre à Amarship, selon Antonio Pollara.

Le président s’étonne que le capitaine n’ait pas envoyé ce même telex au Cross Etel. Antonio Pollara s’étonne à son tour que le cdt Mathur soit soupçonné d’avoir voulu cacher aux autorités françaises des informations puisqu’il a lancé son premier appel d’urgence sur une fréquence internationale qui pouvait être captée par tout un chacun. "Il a même été entendu par le centre de Milford Haven, le CROSS Etel aurait donc pu le capter!"

Le président du tribunal s’est ensuite intéressé à la cellule de crise mise en place par la compagnie Total.

Bertrand Thouillin, directeur des affaires juridiques de Total, explique que cette cellule réunissant une dizaine de personnes, réunie en cas de pollution avérée ou risque de pollution, réagissait en deux temps: enquête puis prise de décision. M. Calonne, à la tête de cette cellule n’a pris connaissance du message de 18 h 32 sur son GSM qu’à 20 h, car il avait reporté tous les appels sur son portable qu’il n’a pu consulter plus tôt car il faisait son marché et les messages ne passaient pas! Il apprend alors que l’Erika a modifié son cap vers Donges. Interrogé sur ce laps de temps pour prendre connaissance du message du cdt Mathur, Bertrand Thouillin précise que M. Calonne était sur une ligne de veille et non d’astreinte. Prévenu, Bertrand Thouillin demande à M. Martins de joindre le commandant "pour avoir un tableau plus précis de la situation et non pour donner des conseils au capitaine". Et Bertrand Thouillin de préciser: "Nous n’avons pas de pouvoir sur le navire, nous n’avons pas à gérer la situation nautique".

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