Deux opérateurs pour trois lignes, telles sont les caractéristiques du terminal ferries de Roscoff. Brittany Ferries y exploite une ligne vers Plymouth en Angleterre et vers Cork en Irlande. Plus récemment arrivé, Irish Ferries y a créé une ligne vers Rosslare en Irlande. Après une stabilisation en 2005, le trafic passagers vers l’Angleterre et l’Irlande a légèrement baissé en 2006. Totalisant 444 touchées, les ferries ont transporté 553 478 passagers et 182 586 véhicules. Sur ces totaux, Brittany Ferries affiche 500 870 passagers (contre 563 870 en 2005). Une baisse significative que l’opérateur historique du terminal de Bloscon explique pour trois raisons majeures: des capacités moindres, un arrêt des rotations sur l’Angleterre de deux mois l’hiver et une baisse globale des échanges transmanche. De son côté, Irish Ferries accuse une baisse de 16 % en passagers pour un nombre de rotations quasi identique (52 608 passagers contre 62 623).
Le trafic véhicules suit globalement la même tendance que le trafic passagers: baisse de 11 % sur l’Angleterre avec 141 015 véhicules, de 12 % sur Rosslare (16860), mais augmentation de 3 % sur Cork (24711), soit une baisse globale de 9,5 % qui est évidemment à rapprocher de la baisse des rotations des ferries (− 6 % sur Plymouth avec 382, − 3 % sur Rosslare avec 31 et − 9 % sur Cork avec 31 rotations également).
Trafic conventionnel en baisse
Dans ce contexte, le trafic fret ferries accuse lui aussi une baisse de 14 %, directement liée à la suppression de 30 rotations. Le nombre de camions transportés chute ainsi de 10 490 en 2005 à 9 086 en 2006, dont 8 010 sur l’Angleterre et 1 076 sur l’Irlande. Ce trafic fret embarquant sur les ferries atteint ainsi 545 587 t.
Et ce n’est pas le trafic conventionnel qui a pu sauver les meubles puisque ce dernier affiche également une baisse de 6 % en nombre de navires et de 20 % en tonnage. Les 108 cargos qui ont fait escale à Roscoff (115 en 2005) ont transporté 109 746 t de marchandises diverses (contre 109 746 t l’année précédente), dont 3 150 t sont comptabilisées en sorties et 106 596 t en entrées. "La diminution du trafic conventionnel est due en partie à la perte du trafic de kaolin (− 5 000 t) et à la baisse de celui des sables et amendements marins (− 23 000 t)", souligne-t-on à la CCI de Morlaix. "En revanche, l’analyse confirme la progression de 16 % du trafic céréales-nourriture pour animaux."
À noter dans ces trafics 1 300 t de bois (− 44 %), 13 813 t de céréales (+ 16 %), 51 853 t de sable (− 25 %), 37 949 t d’amendements marins (− 13 %), 1 195 t de kaolin (− 79 %) et 3 150 t de pommes de terre (− 14 %).
Tréguier: les engrais pénalisent les résultats
Blotti au confluent de la rivière du Jaudy et du Guindy, le port du Tréguier a enregistré 91 177 t en 2006, contre 96 556 t en 2005. Avec un tonnage moyen de 1 900 tonneaux par navire, le petit port des Côtes-d’Armor a comptabilisé 50 escales contre 52 l’année précédente. En navigation côtière, Tréguier n’enregistre que 2 300 t de produits de bornage (coquilles brisées). Au cabotage international, les trafics sont équilibrés entre les entrées (45 844 t) et les sorties (45 333 t). Desservant un hinterland agricole, Tréguier a importé 37 500 t de tourteaux de colza pour l’alimentation du bétail, 3 000 t d’engrais phosphatés et un peu plus de 3 000 t d’engrais potassiques. “C’est notamment l’interdiction d’importation d’ammonitrates qui pénalise les trafics et plombe les résultats”, commente-t-on à la CCI de Saint-Brieuc. Au chapitre des exportations, le kaolin vient largement en tête avec 28 815 t (27 000 t en 2005), suivi de la kerphalite (un minerai réfractaire aussi appelé andalousite) avec 16 518 t.