2006 aura été la première année du Port autonome de La Rochelle (PALR). La nouvelle structure a bien débuté puisque le trafic a atteint 7,3 Mt, en hausse de 6,4 %, la meilleure progression des ports autonomes français. Le changement de statut, s’il a provoqué quelques difficultés relationnelles les premiers mois, s’est finalement passé dans la continuité avec les anciennes équipes de la CCI et de la direction départementale de l’Equipement, fusionnées dans le personnel du PALR. Les différentes filières ont connu la stabilité ou la hausse de leurs trafics pour la plupart. Les produits pétroliers raffinés, les seuls à toucher le port, sont restés à leur niveau habituel avec 2,5 Mt (− 0,5 %). Ils représentent la consommation des ménages et des entreprises sur l’année, ce qui est conforme aux estimations. Les céréales et les oléagineux ont connu une bonne année, dans la moyenne haute des résultats habituels avec 2,4 Mt (+ 9 %). Ce trafic ,qui dépend à la fois des aléas de la météorologie et du marché, reste imprévisible d’une année sur l’autre.
Les entrées de pâtes à papier se sont bien tenues avec 506 456 t (+ 2,8 %). C’est une bonne année, mais les responsables du PALR sont inquiets de voir que les opérateurs de ces trafics n’ont pas investi dans des hangars dédiés à cette activité alors que la croissance doit être au rendez-vous les deux prochaines années, notamment en ce qui concerne les pâtes à papiers venant d’Amérique du Sud. Le déficit des entrées de grumes s’est stabilisé à − 10,8 % avec 123 290 t. Une nouvelle baisse est prévisible au profit des bois sciés. Pour les deux prochaines années, les tonnages devraient être du même ordre, du coup, "une rationalisation des surfaces qui leur sont actuellement dévolues sur le site portuaire est à étudier".
Les autres bois (sciages et placages) sont en légère baisse avec − 3,2 % pour 199 312 t. C’est dû, selon le PALR, au faible tonnage enregistré en décembre. Il existe une forte tension sur la matière première, bois exotiques ou résineux, notamment avec les achats chinois en Afrique. Mais les partenaires du port veulent renforcer leur présence locale en 2007 ce qui devrait conforter la position de la place. Il faut noter, par exemple, la volonté de la société Plysorol de louer une surface de 3,7 ha à Chef de Baie (terre-plein des Mouettes) avec un bâtiment de 8 500 m2.
Les vracs agricoles se sont maintenus avec 380 160 t (+ 1,9 %). Alors que la tendance est plutôt à la baisse, les opérateurs portuaires ont su s’adapter à la demande du marché, "principalement en ce qui concerne la réception des gros porteurs d’urée". Le port a conforté sa vocation à recevoir du "direct de bord" et du "passage magasin" », ce que ne proposent pas ses concurrents. "L’entrée en exploitation de l’Anse Saint-Marc permettra de répondre à d’autres sollicitations, en particulier dans le domaine de l’alimentation animale et celui des oléagineux d’importation, et de satisfaire les besoins d’une filière en mutation."
Les vracs industriels ont connu une remarquable progression avec 200 681 t (+ 74,4 %). Les produits rentrés sont destinés aux industriels du Poitou-Charentes. Les installations destinées à ces trafics sont saturées et les clients attendent avec impatience la réalisation de l’Anse Saint-Marc. Les sables continuent leur progression avec 805 386 t (+ 19 %) tandis que les divers s’envolent aussi avec 167 389 t (+ 27,8 %). Avec 6 318 boîtes, le trafic conteneurisé a augmenté de 6,2 %. Mais on est encore très loin des 50 000 EVP que Laurent Martens, directeur du port, espère voir venir dans un avenir proche.
La zone de réparation et construction navale a vu une hausse de 17 % de son chiffre d’affaires tandis que le nombre de passagers de croisières accueillis a progressé de 59,1 % avec 35 316 personnes.
Pérenniser l’existant
Le port a élaboré un programme d’investissements de 50,5 M€ pour la période du contrat de projets Etat-Région 2007-2013. Six projets ont été proposés:
• l’aménagement d’un nouveau terminal de marchandises diverses (18,2 M€);
• l’aménagement de terre-plein portuaires à La Repentie (recyclage des déchets de BTP de la région) pour 7,3 M€;
• la sécurisation du réseau ferré portuaire (1 M€);
• l’accueil de très grands bateaux par le déroctage des accès (5 M€);
• la création d’un deuxième poste à quai à l’Anse Saint-Marc (16 M€);
• l’aménagement du quai Nord du bassin à flot (3 M€).
Ce plan d’investissement devrait bénéficier de 75 % de subventions en comptant l’Europe, l’État, la région, le département et la communauté d’agglomération. Rendue obligatoire par le code ISPS, la mise en sûreté du port autonome est effective depuis le 5 décembre 2006. L’entrée principale se fait par la nouvelle bretelle qui traverse le camp de Jeumont. Elle aboutit à un bâtiment où sont délivrés les cartes d’accès. Le dispositif comprend deux entrées secondaires au sud, vers la zone de réparation, et au nord, en venant de la rocade. Les travaux de l’anse Saint-Marc ont été lancés et le premier quai devrait être prêt pour 2009.
Pour rapprocher les coûts de passage portuaire des prix du marché, le PALR a augmenté les tarifs, une politique qui va lui permettre d’avoir une capacité d’investissements de 10 M€ en 2007. Au 1er mars de cette année, les droits de ports (coque et marchandise) sont en hausse de 2,2 %. La majoration de l’outillage, fortement déficitaire, est de 10 %, la location des hangars et terre-pleins prend 2,5 %.
Le lancement d’appel d’offres à projets pour la location des hangars portuaires sur de plus longues périodes a permis de répartir certains hangars entre plusieurs opérateurs portuaires pour des contrats de 2 ans (SDV, Kuhn et Sica Atlantique) sur la zone de Chef de Baie, sur le môle d’escale et l’anse Saint-Marc. Enfin des autorisations d’occupation temporaire ont été accordées aux sabliers (SIO et Sablimaris) et à la base de transit interarmées.