Avec 3,45 Mt, le port de Sète affiche une baisse de 11 % de son activité. Les principaux trafics sont touchés par cette baisse d’activité. On est loin du seuil des 4 Mt franchi en 2001. Le trafic pétrolier qui représentait 32 % du trafic du port en 2005, a perdu 19 % pour plafonner à 1,01 Mt. Le trafic de charbon, qui avait atteint 600 000 t en 2005, est tombé à 150 000 t suite à la baisse des achats d’EDF consécutive à la fermeture de la centrale thermique d’Albi. Tout le secteur "marchandises diverses" affiche des résultats difficiles. Les exportations de bétail ont été réduites quasiment à néant avec la suppression des subventions à l’exportation d’animaux pour la boucherie. Côté bois, les négociants ont de plus en plus de difficultés à faire passer les lignes maritimes sur Sète. Ce port reste un centre de négoce, mais les bois arrivent sur d’autres sites portuaires hormis pour les grumes qui débarquent par navires complets. Le trafic bois a représenté 45 000 t l’an passé contre 111 000 t en 1999. Depuis novembre 2005, il n’y a plus de lignes conteneurisées sur Sète avec l’arrêt de ligne mise en place par XPCL.
Et l’avenir?
Les perspectives existent. La mise en service de l’unité de production de diester par la Saipol sur le port, en avril dernier, a généré un trafic de prés de 80 000 t à l’export. Cette activité va également engendrer des importations d’huile et de tourteaux. Les importations de ciment ont progressé, passant de 220 000 à 295 000 t. Ce trafic devrait se développer avec le projet d’agrandissement des activités de Lafarge et le feu vert donné par la préfecture au projet d’usine de broyage de clinker de Chane France. Les exportations de bauxite en provenance de la carrière voisine de Villeveyrac ont plus que doublé passant de 30 000 à 70 000 t.
Autre bonne nouvelle, le groupe coréen Hyundai a décidé de transférer de Tarragone en Espagne à Sète son centre de réception et la logistique de distribution pour le marché européen des véhicules importés d’Asie. Dés la première année, 15 000 véhicules seront débarqués à Sète, un trafic qui devrait doubler dès la quatrième année. L’atelier technique de préparation des véhicules créera dans un premier temps une quinzaine d’emplois, cinquante à terme. C’est la société espagnole Sintax, filiale d’Acs, qui suit Hyundai dans son choix sétois. L’entreprise a loué pour vingt ans une zone de 9 ha sur laquelle elle va investir 2,8 M€. Des négociations sont en cours avec d’autres constructeurs étrangers.
20 M€ dés cette année
Le trafic passagers a atteint 239 000 personnes dont 228 000 sur le Maroc. Il continue à progresser avec un objectif de 500 000 personnes à l’horizon 2008/2009. La CCI souhaite développer une ligne sur l’Algérie qui compléterait la ligne vers le Maroc. Avec le concours de l’État et des diverses collectivités territoriales, 10 M€ sont en cours d’investissement sur la gare maritime Orsetti. Michel Mateu, président de la CCI de Sète, mise également sur l’arrivée de deux opérateurs Portek et IMTC sur le terminal à conteneurs avec une possibilité de plus de 200 000 EVP/an à terme.
Si la CCI garde la gestion directe du port jusqu’au 31 décembre 2007, la région est devenue propriétaire des installations. Dés cette année, elle va apporter 20 M€ d’investissements supplémentaires. Elle les estime à 145 M€ pour la remise à niveau du port. Elle met en place un syndicat mixte d’études, programmation et investissement. Il est ouvert à toutes les collectivités concernées et à la Cci de Sète. Il devra dès cette année proposer à la Région un schéma d’aménagement du port.
Consciente qu’il existe des risques de concurrence entre les trois ports de Languedoc Roussillon, la Région propose la mise en place d’une coordination commerciale et de moyens marketing au profit des trois ports. "Pour les deux ports de la Région et celui associé de Port-Vendres, nous mettrons en place, précise Georges Frêche, président du conseil régional, une structure d’appui commercial et marketing, gérant une marque qui pourrait être « Ports du Sud de France »".
Conforter les deux trafics de Port-La-Nouvelle
Avec un trafic quasiment stable de 2,28 Mt, l’activité de Port La Nouvelle est toujours portée par les hydrocarbures (57 % du global) et par les exportations de céréales, 29 % du trafic faisant de la plateforme le troisième port céréalier français et le neuvième pour le trafic de produits pétroliers.
Pour gérer le port, la région va créer une société portuaire où elle pourra faire rentrer des partenaires privés, la CCI, mais aussi la mairie de Port-La-Nouvelle, la communauté de communes et le Conseil général de l’Aude.
Cette société dans laquelle la Région sera majoritaire, s’est fixée un objectif, maintenir l’activité du port en poursuivant les aménagements tout en sachant que le tirant d’eau du port ne permet pas d’envisager un développement exponentiel. “Son développement, précise Georges Frêche, président de région, peut cependant être porté rapidement par les trafics de vracs agroalimentaires, les vracs liquides, et par du cabotage ro-ro. Nous avons suivi les efforts de l’État pour relocaliser les dépôts Dynett et nous mènerons à terme cette action”. Les investissements nécessaires sont estimés par la Région à 62 M€.
La région soutient les investissements sur Port-Vendres
Port-Vendres, port départemental géré directement par le Conseil général des Pyrénées Orientales, est devenu le deuxième port fruitier français. Ila traité l’année dernière 218 111 t de marchandises (+ 8 %) dont 191 104 t de fruits essentiellement à destination du Marché international Saint-Charles à Perpignan. Avec 116 217 t, le volume de banane gagne 37 %. Le trafic conteneurisé s’élève à 7 633 EVP (+ 42 %). Un nouveau terminal fruitier, un investissement de 4,8 M,€ vient d’être mis en service ce qui permet le transit de 180 camions par jour. Les responsables du port tablent sur une progression de l’activité de 30 % cette année.
“Ce port, précise Georges Frêche, président de la région, se développe brillamment sur des trafics de niche à forte valeur ajoutée en termes financiers et d’emploi. Le confortement de l’activité « fruits » nécessite un passage au conteneur. Le plan d’investissement du conseil général répond à cette évolution du marché, et la région a décidé de lui apporter un soutien conséquent, dans la cadre d’une approche régionale.”