Norfolkline et le charbon ont tiré la hausse

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Pour la cinquième année consécutive, Dunkerque établit un nouveau record de trafic global avec 56,64 Mt (+ 5,9 %); il en ajoute un certain nombre d’autres, rubrique par rubrique. Le port a traité 7 060 escales, record absolu. Deux grands postes en sont à l’origine. Les charbons traités par Sea-Bulk, avec un nouveau record à 10,2 Mt, gagnent 15,4 %. Cette hausse s’explique elle-même par le bond des transbordements vers la Grande-Bretagne, comptés deux fois, à l’entrée des capesizes en provenance notamment d’Australie et Afrique du Sud, et une seconde fois au rechargement sur des unités de 10 000 à 20 000 t à destination de la Grande-Bretagne (2,272 Mt, + 47 %). L’évolution s’explique à la fois par la consolidation du contrat traité par Sea-Invest, premier actionnaire et opérateur de Sea-Bulk, avec son client Powergen, devenu filiale du géant allemand E.ON, par des mouvements de stockage pour opportunités de marché, et par la bonne tenue des trafics ordinaires (les importations d’Arcelor Mittal, d’EDF et de l’industrie régionale). Le renouvellement de cette performance en 2007 serait très surprenant, après un hiver très doux.

Le second chapitre concerne le roulier, avec une progression de 25 % de l’activité de Norfolkline sur la route Douvres/Dunkerque, à 11,091 Mt. Une forte progression était attendue en raison du déploiement de la nouvelle flotte de la ligne, les Mærsk-Dunkerque (novembre 2005), Mærsk-Delft (avril 2006), et Mærsk-Dover (août 2006). Mais pas à ce niveau. Alors que la flotte construite chez Samsung Heavy Industries en Corée n’a pas été présente au complet en année pleine, Norfolkline a transbordé 530 000 pièces de fret (+ 38 %), s’adjugeant 14 % de part de marché sur le détroit, et s’est taillé près de 9 % de part de marché sur les transports de véhicules de tourisme (420 000 unités). Logiquement, sur un marché en hausse, les deux premiers mois de 2007 progressent à nouveau de 21 % sur 2006. La progression du roulier devrait s’atténuer à partir d’août prochain.

Mouvements de laitiers

Le premier trafic du port, les minerais, a progressé de 3,6 % à 13,84 Mt, tiré par la haute conjoncture sidérurgique et par la hausse de capacité du site à chaud dunkerquois d’Arcelor Mittal, mais ralenti par le grand arrêt du haut fourneau 3. Les autres vracs sont stables, voire en légère hausse, les hausses compensant un peu plus que les baisses. Le trafic important des laitiers de sidérurgie l’explique largement. Pour mieux valoriser ses laitiers, Arcelor Mittal a fait affaire avec deux cimentiers, Holcim en particulier. Une part croissante du laitier est granulé, puis moulu pour être mélangé ensuite avec des clinkers pour produire un ciment moins chargé en gaz à effet de serre. Les laitiers cristallisés traditionnels sont donc en baisse de 25 % à 435 000 t, alors qu’apparaissent des mouvements de laitiers granulés à l’importation, et moulus au chargement, qui pèseront plus de 100 000 t en 2007.

Le recul des hydrocarbures, après une année 2005 record, s’explique par un problème industriel à la Raffinerie des Flandres de Total, et par l’évolution technologique de cette dernière. À la suite de ses investissements dans les carburants verts, Total RF valorise mieux son brut et a moins recours aux mouvements de raffiné. Par contre, on constate avec les opérateurs Ruby Terminal et Ryssen (groupe Südzucker) l’apparition de nouveaux courants (importation de bioéthanol en petite quantité en 2006, mais en développement en 2007) et le fort développement des huiles alimentaires. Les mouvements maritimes de l’opérateur stockeur de vracs liquides Ruby Terminal ont crû de 35 % en 2006 à 1,4 Mt. Ce mouvement devrait s’accentuer en 2008 avec la mise en service d’unités de biodiésel dans la région.

L’année 2006 aura de nouveau été un long moment d’attente pour les conteneurs. Le trafic est resté étale (204 835 EVP). Mais attente récompensée, puisque le 2 novembre 2006, Kim Fejfer et Jean-Claude Terrier, respectivement directeurs généraux d’APM Terminals (la filiale portuaire du groupe AP Møller Mærsk) et du Port autonome de Dunkerque (PAD), signaient la vente de la majorité des parts de l’exploitant du terminal du port Ouest, NFTIou. Désormais, le PAD ne possede plus que 9 % des parts. APMT détient 61 % de la SAS NFTIou, tandis que Terminal Link (branche portuaire de CMA CGM) en contrôle 30 %. Début 2007, le groupe CMA CGM représentait en gros la moitié du trafic, et Mærsk Line 30 %. Le nouveau maître du terminal s’est engagé à investir dans deux nouveaux portiques super-overpanamax dans les deux ans. Le PAD attend de cette alliance un doublement du trafic dans les quatre ans, et un triplement vers 2015.

Objectif méthane

Le PAD envisage 45,4 M€ d’investissements en 2007, une accélération qui suit un retard du programme de 2006. Le début de la construction du “barreau de Saint-Georges”, un nouvel accès ferroviaire au port Ouest, sera le grand projet de l’année. L’extension des terre-pleins pour le trafic roulier, et l’adaptation du nez d’accostage de la passerelle ro-ro 1 à la nouvelle flotte Norfolkline permettent au PAD d’accompagner son client le plus dynamique. Une première progression du trafic de conteneurs est attendue, et, en accord avec l’opérateur du terminal, le PAD va accroître et rénover les terre-pleins du terminal. Côté outillage, le PAD va acquérir une nouvelle grue mobile de 30 t pour le port central, espère prendre enfin livraison du portique fluvio-maritime attendu au quai aux aciers, et, pour la réparation navale, va acquérir une grue à tour qui servira la forme 6.

À plus long terme, le conseil d’administration du PAD, à l’issue d’un appel à projets, a retenu EDF pour la construction d’un terminal méthanier au port Ouest, représentant en première tranche 500 M€ d’investissement de l’industriel. Le potentiel de trafic est de l’ordre de 4 à 5 Mt par an. La procédure administrative et les études devraient durer près de trois ans, et la construction, si rien ne vient l’entraver, deux ans. Le PAD fait ainsi alliance avec EDF pour prendre part à la course au gaz naturel liquéfié de toutes origines, pour approvisionner le nord de la France et le nord-ouest européen.

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