Garder le cap jusqu’à fin 2008

Article réservé aux abonnés

C’était en septembre dernier Bayonne, port d’intérêt national, passait sous le giron du Conseil régional d’Aquitaine. 2007 sera l’année de l’appel d’offres pour la concession de Bayonne. La CCI, gestionnaire actuel du port, et ce jusqu’à fin 2008, compte bien se porter candidate et convaincre la Région. "On n’est pas trop inquiet. La CCI a des finances saines, le trafic se développe et nous avons une communauté d’industriels satisfaits… On est confiant", glisse Jean-Gérard Colibeau, directeur des équipements du port à la CCI. Cependant, en attendant l’échéance fin 2008, l’heure n’est plus aux investissements tous azimuts (1), le budget 2007-2008 s’élevant à 17,5 M€.

Sur la zone de Tarnos, qui concentre 80 % de l’activité portuaire, 1,6 M€ seront consacrés à la réfection des quais Tramut et Forgues et 2,5 M€ à un allongement de 70 m du quai Delure, zone dédiée au transport de ferrailles. Premier trafic portuaire généré par l’Aciérie de l’Atlantique, les ferrailles représentent en effet 30 % de l’activité totale du port (4 Mt en 2006). Importatrice de ferrailles et exportatrice de billettes d’acier, cette entreprise, qui, au milieu des années quatre-vingt-dix, faisait 400 000 t, pèse désormais 1,3 Mt. Avec une hausse de 35 % de son trafic entre 2005 et 2006, l’Aciérie compte bien poursuivre son ascension. Des projets de cabotage avec le nord de la France sont à l’étude pour importer des ferrailles acheminées pour l’instant par voie terrestre. À Tarnos, l’entreprise LBC, en investissant régulièrement pour augmenter ses capacités de stockage de produits chimiques et en transportant environ 500 000 t de produits par an, fait souffler également un vent de dynamisme; Bayonne se plaçant comme le plus grand dépôt de la façade atlantique.

Sur Tarnos toujours, une grue de 2 M€ sera acquise. Mais les beaux jours du trafic engrais (350 000 t environ en 2006) semblent désormais révolus. "Au fil des ans, on est passé de quatre usines d’engrais à deux. C’est plutôt un trafic à la baisse, car on constate une moindre consommation d’engrais ou une utilisation plus rationnelle dans l’agriculture régionale", constate Jean-Gérard Colibeau. Même constat pour le maïs, exporté par la société Maïsica, qui atteignait 1,3 Mt au milieu des années quatre-vingt-dix et se retrouve aujourd’hui autour de 500 000 t en raison de la concurrence routière vers l’Espagne et des pays de l’Est approvisionnant les amidonneries du nord de l’Europe.

Parier sur les conteneurs

Dans ce contexte, le port de Bayonne a donc décidé de miser particulièrement sur la zone Saint-Bernard. Ces 30 ha, gagnés sur l’Adour et dotés de nouveaux quais et hangar de stockage, servent actuellement au transport de colis lourds, bois, marchandises diverses… D’ici fin 2008, 1,8 M€ seront investis pour aménager un poste ro-ro, allonger les quais de 150 m et 2,6 M€ serviront à doter la zone d’une nouvelle grue. "Notre volonté est de créer un trafic conteneurs, inexistant pour l’instant, en ouvrant une ligne feedering hebdomadaire avec Le Havre. Des clients sont intéressés", indique Jean-Gérard Colibeau. Malgré l’échec de la liaison avec la Grande-Bretagne, le port n’abandonne pas l’idée d’un trafic ro-ro régulier. "Des possibilités pourraient s‘ouvrir vers l’Afrique du Nord ou de l’Ouest et toujours la Grande-Bretagne", précise le directeur des équipements.

Enfin, côté rive gauche, sur la zone de Blancpignon, le poste Castel aval sera reconstruit (2,5 M€). Sur ce site, le trafic de soufre, 370 000 t exportées en 2006 par Total, se maintient malgré l’épuisement progressif des gisements du bassin de Lacq. À l’avenir, même si cette activité risque de baisser encore plus, Total envisage de faire venir par train à Bayonne des productions de soufre de toute la France. À Anglet également, des magasins de stockage seront sécurisés dans les deux ans à venir. Le port de Bayonne, qui a obtenu la triple certification Qualité (ISO 9001), Sécurité (OHSAS 18001) et environnement (ISO 14 001), poursuit donc avec vigueur cette politique de sécurisation, notamment dans les systèmes de lutte contre l’incendie.

1) Entre 1995 et 2006, 100 M€ ont permis, entre autres, la réalisation de quais devant l’Aciérie, l’achat d’un remorqueur, des opérations de déroctage du chenal, l’aménagement de Saint-Bernard, le clôturage de toutes les zones portuaires…

Accès nautique et terrestre

Une enveloppe de 2,5 M€ sera dédiée au renforcement de la digue nord, située à l’embouchure de l’Adour, qui avait été construite en 1965 et avait permis au port d’accueillir des navires de 20 000 t. Côté accès terrestre, le projet de liaison de 4 km entre l’autoroute et la zone nord de Saint-Bernard en est au stade des études environnementales et pourrait aboutir à l’horizon 2012.

Dossier

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15