Donges en vue, une autoroute de la mer espérée

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Si le trafic du port autonome accuse une baisse de 0,4 % en 2006, avec 34,4 Mt, il reste très proche de son record historique. François Marendet, le directeur général du port tient d’ailleurs à relativiser ce résultat en rappelant que "sur les trois dernières années, la croissance du quatrième port français s’élève à 11,8 %, contre 6,2 % pour l’ensemble des ports autonomes métropolitains".

Les produits énergétiques, avec 24,8 Mt en 2006, perdent 1,1 %. Ce qui s’explique principalement par le recul de près de 950 000 t (– 14,8 %) des exportations de produits raffinés. Autres baisses: celles des importations des aliments pour bétail qui cèdent 6,5 %; des engrais (− 28,6 %); du bois en grume et scié (− 25,5 %) qui représentent un trafic total de 150 000 t. "Un résultat, en partie lié à la fermeture d’une ligne maritime avec l’Afrique, et qui confirme une tendance lourde et incontournable de la filière, caractérisée par la transformation des grumes dans les pays de production et l’adoption du transport conteneurisé. Ainsi, en 2006, les terminaux de Montoir ont réceptionné 69 000 t de bois en conteneurs, acheminées ensuite vers la pace de négoce de Cheviré", précise François Marendet. Le trafic export de produits forestiers s’élève à 60 000 t, dont plus de 60 % en conteneurs.

À propos des conteneurs, ce trafic progresse de 5,7 % en tonnage, alors que le nombre d’EVP baisse de 1,4 %. Cet écart s’explique par un meilleur équilibre entre le flux import et export, entraînant une diminution du transport de conteneurs vides. La mise en service d’un quatrième portique en octobre permet de renforcer l’intérêt des armements de lignes régulières pour l’escale ligérienne. "Nous avons atteint un rythme moyen de 27 mouvements à l’heure, et parfois 34", confie le directeur général.

De 10 à 16,5 Mdm3 de GNL en 2014

Malgré l’arrêt de la liaison avec le port anglais de Sheerness, après une chute régulière depuis 5 ans, le trafic roulier affiche une hausse de 1 %, due en grande partie à l’importation du nouveau modèle C4 Picasso fabriqué en Espagne. Si certains volumes sont en baisse, d’autres font un véritable bond en avant.

C’est le cas du gaz naturel, avec + 14,4 %. Une tendance qui va s’amplifier. En effet, Jean-François Cirelli, le p.-d.g. de Gaz de France vient encore de le confirmer, lors du baptême du Gazelys, le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne va augmenter progressivement sa capacité de regazéification et d’émission. Elle devrait passer de 10 milliards de m3 par an, à 12,5 en 2011, puis 16,5 Mdm3 en 2014, grâce à la construction d’un 4e réservoir de GNL. La capacité actuelle de stockage étant de 360 000 m3. Pour le président du port autonome, Michel Quimbert: "C’est un événement majeur. Nous avons déjà le premier terminal méthanier, il va devenir le premier du monde." En outre, GDF a décidé d’implanter une centrale combiné-gaz de 400 mégawatts pour produire de l’électricité, à côté du terminal.

En dehors de ces deux projets, le site de Montoir est en passe de devenir un site important dans le domaine de l’énergie. Ainsi, cet été, une usine de fabrication de biocarburant pour Diester Industrie sera installé sur une zone de 7,7 ha, non loin du terminal multivracs. Cette usine d’estérification du colza devrait contribuer à couvrir les besoins en diester de la façade atlantique. Elle sera alimentée par Cargill. Cette société fournira la matière première depuis son site de Brest, en attendant la construction, en 2008 d’une usine de trituration de colza nécessaire à la fabrication des biocarburants, à proximité de celle de Diester.

550 m de quai supplémentaire

D’autres projets industriels en rapport avec les énergies nouvelles sont en bonne voie: le groupe Von Roll Inova, spécialisé dans la valorisation énergétique de déchets industriels, pourrait s’installer à Donges. Tandis que la Société nationale d’électricité et thermique envisage l’implantation d’une centrale à charbon au Carnet. Enfin, des études sont en cours pour implanter des éoliennes à Cordemais, au Carnet et à Saint-Jean-de-Boiseau. Et d’autres trafics liés au recyclage, pneus broyés, ou ferrailles, font leur apparition. D’ailleurs un nouveau broyeur vient d’entrer en service à Montoir, et pourrait générer un trafic à l’export de 240 000 t de ferrailles par an. Par ailleurs, le site de Donges devrait enfin voir le jour. "Il conditionne le développement du port", insiste Michel Quimbert. À l’issue de la première phase des travaux en 2011, il proposera un terre-plein de 50 ha, en première zone portuaire, et un quai de 550 m. Deux postes permettront l’accueil de navires jusqu’à 12 m de tirant d’eau. Coût: 65 M€.

Cet aménagement se veut une réponse à la saturation du terminal agroalimentaire et multivracs de Montoir.

Le projet d’autoroute de la mer entre Montoir et Bilbao est toujours d’actualité. Son montage financier et opérationnel est en cours. Il est basé sur la rotation de six navires rouliers, d’une capacité de 230 remorques, qui devrait permettre trois escales par jour dans chacun des deux ports, et l’acheminement maritime annuel, à terme, de 300 000 remorques. Et, à terre, "l’amélioration des liaisons routières et ferroviaires vers le centre, on les appelle de tous nos vœux", souligne Michel Quimbert.

L’évolution du trafic à Nantes/Saint-Nazaire

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