Il y a 40 ans, était lancé à Cherbourg le premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Redoutable, premier élément de la Force océanique stratégique (FOST).
Il avait nécessité 12 millions d’heures de travail, dont 1 million d’heures d’études. À cette occasion, Bernard Cauvin, président de la communauté urbaine de Cherbourg, et Pierre Quinchon, directeur du pôle navires et systèmes de DCN, ont dévoilé une plaque commémorative le 7 mars à la Cité de la mer. En fait, le Redoutable a été lancé le 29 mars 1967. Un petit film d’actualité de l’époque a fait revivre ce grand moment. Après avoir appuyé sur le bouton qui a permis au SNLE de glisser lentement vers l’eau, le général de Gaulle, président de la République, déclare: "la dissuasion (nucléaire) existe dès lors qu’on a la force de blesser à mort un éventuel agresseur et qu’il en soit convaincu". En 2007 et d’après son commandant, le vice-amiral Yves Boiffin, la FOST comprend 4 SNLE, 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), 4 stations de transmissions et 3 600 personnes, dont l’âge moyen est de 28 ans. Un SNLE est en permanence à la mer contre trois entre 1983 et 1992.
Inquiétudes syndicales
La projection du film sur le lancement du Redoutable a été interrompue pendant un quart d’heure par l’intervention d’une délégation intersyndicale de l’établissement DCN Cherbourg. Un porte-parole a fait part des inquiétudes du personnel quant à l’emploi et la délocalisation à l’étranger. Pour la réalisation des futurs SNA Barracuda et frégates européennes multimissions (FREMM), “nous sommes 2 350 employés. Or, dixit la direction, il faut 3 000 personnes […] les FREMM, promises à la délocalisation dans les pays de l’Est peuvent être réalisées à Cherbourg, grâce à la détermination des élus locaux, de la Délégation générale pour l’armement et de l’état-major de la Marine”, a conclu le porte-parole.
L.S.